Une substance toxique inconnue déversée par erreur à Frontignan
Par Marion Bargiacchi, France Bleu Hérault et France BleuJeudi 16 novembre 2017 à 18:47
Mardi, un camion chargé d'une substance toxique a fait une mauvaise manœuvre et a déversé son chargement au milieu de la zone d'activité Mas de Klé II à Frontignan (Hérault). Personne n'est en mesure de dire ce qu'est ce produit ni quelle est l'ampleur de la pollution.
Mardi 14 novembre aux alentours de 14h, un camion s'est trompé de route à Frontignan. Au lieu de se rendre à la Scori, l'usine de traitement des déchets, pour faire traiter son chargement, il se perd à quelques rues, dans la zone Mas de Klé II.
Au moment de faire demi-tour dans une rue en pente, le conducteur déclenche l'ouverture de sa benne au lieu d'un système de frein. Cinq mètres cubes d'hydrocarbures toxiques se déversent alors dans la rue.
Personne ne sait exactement ce qu'est cette substance sinon des restes d'hydrocarbure qui venaient de l'usine Total de la Mède. L'odeur était nauséabonde, impossible d'ouvrir les fenêtres. Les salariés du secteur se sont plaints de maux de tête et de nausées.
Les trottoirs en béton se soulèvent
L'olivier planté sur le trottoir baigne dans une sorte de mélasse noire. Au niveau des racines, le béton "a explosé". Annie Antoni est la directrice de Aj Bâti Sol, elle constate : "Quelque chose s'est infiltré en dessous, le béton s'est soulevé."
Impossible pour Annie de savoir quel produit s'est propagé dans le sol, "apparemment, personne ne sait ce que c'est ! Au sol, ça ressemblait à un magma, des résidus d’hydrocarbure, mélangés avec de la terre, du sable. Le soir même, des équipes sont venues nettoyer, à grands jets d'eau. Puis ils ont posé du sable absorbant."
Inquiétude pour l'étang de Thau
Ce qui inquiète Annie c'est l'étang de Thau à une centaine de mètres plus bas. "On nous a dit qu'ils allaient poser des boudins au niveau de nos évacuations d'eau et des pompes."
L'odeur nauséabonde a disparu mais les traces de boues sont encore ancrées dans le sol. Annie ne veut mettre en cause personne, mais elle aimerait que "les gens se bougent. On ne peut pas laisser cette pollution se déverser dans l'étang. Il y a des infiltrations de ce produit partout dans le béton, à la moindre pluie il va s'écouler dans l'eau en contrebas."
Ni Total, ni le transporteur, ni la Scori sensée traiter ces boues ne prennent le dossier en main. La mairie ne peut rien faire car c'est une voie privée. La Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) explique c'est un problème de transport qui n'est pas de son ressort, ni de celui de la Scori.
Annie Antoni a peur pour l'étang de Thau.
Les commentaires sont fermés.