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06/02/2017

Hérault : pollution toxique dans l'air de Frontignan – Et à Sète, dans le futur quartier EST ?

Hérault : pollution toxique dans l'air de Frontignan – Et à Sète, dans le futur quartier EST ?

eBuzzing Mots clés : Air LR, Antoine Thiberville, DREAL, direction de l'environnement, Agence régionale de la santé, ANR, Analytica, Bernard Tailliez, Coef34, Frontignan, Christain Dangleterre, SCORI, friche Mobil, raffinerie Mobil, ciments Lafarge

Voici la localisation des six capteurs étudiés par le laboratoire indépendant Analityka. DR

Elle a été réalisée, en deux campagnes, par le laboratoire Analytika à la demande de la ville de Frontignan.

On doit aux membres du Collectif environnement Frontignan 34 (Coef34) d'avoir mis au jour cette étude publiée sur le site Internet du laboratoire Analytika. Non pas cachée, donc, mais à la disposition "d'un public averti", commente Christian Dangleterre. "Nous voulons porter à la connaissance des habitants ce document dont nous nous demandons pourquoi il n'a pas été diffusé",   ajoute-t-il.

De quoi s'agit-il ? Des résultats, publiés en mai 2016, de deux campagnes successives de prélèvements d'air ambiant sur six capteurs, disposés dans le centre-ville, pour connaître la qualité de l'air respiré par les habitants. Ces analyses ont été réalisées du 11 au 31 décembre 2015 et du 16 février au 7 mars 2016 à la demande de la Ville. Qualifiés de "préoccupants", ces résultats concluent à "la présence d'un grand nombre de contaminants organiques volatils toxiques dont l'origine industrielle ne fait aucun doute".

Bernard Tailliez, le scientifique fondateur de ce laboratoire indépendant d'investigations et d'expertises de contaminations chimiques basé à Cuers (Var), poursuit : "La présence de ces contaminants n'a jamais été encore rapportée par les autorités en charge de la surveillance de la qualité de l'air, alors même que plusieurs de ces substances sont classées CMR (cancérigène, mutagène, reprotoxique) et PE (perturbateurs endocriniens) et donc fortement préjudiciables à la santé des habitants." Parmi les CMR, ont été identifiés: des molécules de benzène, de tétrachlorométhane et tetrachloréthylène, des solvants.

Une activité industrielle

Parmi les contaminants, dits odorifères, c'est-à-dire qui sentent, on relève la présence de molécules de produits soufrés. Y a-t-il un seuil de référence au-delà duquel ces molécules sont dangereuses ? "Non, répond Bernard Tailliez.Il n'y a pas de réglementation, ni de seuil acceptable, puisque ces molécules sont, par nature, cancérigènes.Il suffit d'une seule.Le benzène est un cancérigène connu et archiconnu mais il est toléré puisqu'il est présent, de 2 à 6%, dans la composition de l'essence."

Quelle est l'origine de ces contaminants ? "Je constate leur présence mais je ne suis pas en mesure de préciser leur origine.Il s'agit d'une activité industrielle, c'est certain, mais qui peut être présente ou passée En tout cas, si ma machine a détecté leur présence, c'est qu'il y en a beaucoup."

Faut-il s'inquiéter ? "Je donne des teneurs moyennes qui, localement, en fonction du temps, car l'air est un milieu mobile, peuvent être plus ou moins élevées mais je tire la sonnette d'alarme. Ce sont des choses passées sous silence qui se règleront lorsqu'elles seront rendues publiques."

Ces capteurs sont munis d'un charbon actif qui retient toutes les molécules à l'état de vapeurs dans l'air. Ils ont été placés, principalement, près du canal et de la friche Mobil. L'un, dans le centre-ville,  place du Château ; deux autres quai Voltaire et quai Voltaire prolongé ; deux autres quai Jean-Jacques-Rousseau ; le sixième derrière le Lepap.

La méthode utilisée par le laboratoire Analytika est un dépistage systématique qui permet de séparer et d'identifier toutes les molécules, à l'inverse d'un contrôle réglementaire, qui s'exerce sur des contaminants prédéfinis par la réglementation en vigueur. "Cette réglementation est au service des industries et c'est un rempart derrière lequel s'abritent les organismes officiels mais, pendant ce temps, les gens respirent."

Six capteurs

Depuis le début de l'année 2016, à la demande des collectivités locales, Air LR a mis en place un observatoire des odeurs du bassin de Thau. Il s'agit là d'observations olfactives dont les résultats ne seront connus qu'à la fin de ce premier trimestre 2017. Interrogé sur l'étude d'Analytika, Antoine Thiberville, chargé de cet observatoire à Air-LR répond : "Nous n'avons pas été saisis de cette étude. Nous ne l'avons donc pas étudiée."

Par contre, Air-LR  a effectué un suivi de la qualité de l'air dans l'environnement du chantier de dépollution de l'ancienne raffinerie Mobil (consultable sur son site, onglet Publications puis Frontignan).

Quant à la Ville, elle nous a indiqué, jeudi, que tous ces résultats allaient être transmis à la Dreal avec copie à l'Agence régionale de la santé.  à noter que le laboratoire varois a également réalisé, en août 2015, à la demande de Thau agglo, une campagne de prélèvements d'air sur l'ancien site des ciments Lafarge. Elle met également en évidence "des contaminants organiques toxiques volatils et semi-volatils d'origine industrielle."

Dans le même temps, Analytika a également publié une "étude critique du processus d'évaluation des risques sanitaires associés à la pollution de l'air atmosphérique induite par l'exploitation du site Scori". À  ce rapport, et là sollicité par la Dreal (direction  de l'environnement), la mairie de Frontignan et Scori, Air LR a apporté une réponse empreinte "de réserves".

# Les rapports cités peuvent être consultés ici. La réponse d'Air-LR à propos de Scori se trouve dans la rubrique "blog du fondateur".


Site Analytika - Rapports sur Frontignan

1. Ancien site industriel des Ciments Lafarge : Contamination chimique de l'air

Ancien site industriel des Ciments Lafarge / Frontignan 12-08-2015Ancien site industriel des Ciments Lafarge / Frontignan

À la demande de la Communauté d'agglomération du bassin de Thau, le centre Analytika a réalisé une campagne de prélèvements d'air atmosphérique sur neuf (9) capteurs passifs de juillet à août 2015, sur l'ancien site industriel des ciments Lafarge (liste des points de prélèvements sur la carte ci-dessous), avec dépistage systématique GC/MS des contaminants chimiques organiques présents.

De nombreux contaminants chimiques organiques toxiques volatils et semi-volatils d'origine industrielle sont irréfutablement présents, parmi lesquels figurent plusieurs substances classés CMR (Cancérigène Mutagène Reprotoxique) et PE (Perturbateurs Endocriniens), comme indiqué dans le rapport analytique ci-dessous.

 

 

Carte des points de prélèvements

L'origine de ces contaminants demeure encore incertaine car ils peuvent provenir d'un ou plusieurs des sites classés ICPE voisins.

Cette situation est d'autant plus préjudiciable que cette vaste friche se situe dans une zone vouée à une reconversion économique et à l'implantation d'équipements publics.

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Rapport du centre Analytika : contaminants chimiques organiques dans l'air de l'ancien site industriel Ciments Lafarge.

Prélèvements : air sur 18 capteurs atmosphériques passifs.
Date : 12 août 2015.

Méthode analytique : dépistage systématique GC/MS rapport_150812.pdf Document Adobe Acrobat 1.6 MB Télécharger

Les résultats de nos investigations remettent en cause l'ensemble des conclusions officielles sur la base desquelles reposent les autorisations préfectorales d'exploitation de deux sites voisins classés ICPE (étude critique ci-dessous) puisqu'il existe un considérable décalage existant entre réalité observée sur le site et les hypothèses prises en compte par les autorités relatives à l'autorisation d'exploitation accordée aux entreprises SCORI (traitement des déchets industriels spéciaux) et HEXIS (fabrication d'adhésifs) implantées à proximité.

Télécharger Etude critique des éléments considérés par l'autorisation préfectorale d'exploitation du site SCORI

etude_150812_AnAlytikA.pdf Document Adobe Acrobat 555.6 KB Télécharger


2. Centre ville de Frontignan : contamination chimique de l'air

08-03-2016

À la demande des services techniques de la mairie de Frontignan, le centre Analytika a réalisé deux campagnes successives de prélèvement d'air ambiant sur six (6) capteurs passifs (décembre 2015 puis février-mars 2016) avec dépistage systématique GC/MS afin de vérifier la qualité de l'air respiré par les habitants.

Comme le révèle notre rapport analytique ci-dessous, cette étude préliminaire semi-quantitative conduit à des résultats préoccupants car elle révèle dans l'air urbain de Frontignan la présence d'un grand nombre de contaminants chimiques organiques volatils toxiques dont l'origine industrielle ne fait aucun doute.

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Carte des points de prélèvement de l'étude

La présence de tels contaminants n'a pourtant jamais encore été rapportée par les autorités locales en charge du suivi de la qualité de l'air (DREAL Occitanie & Air Languedoc-Roussillon), alors que plusieurs de ces substances sont pourtant classées CMR (Cancérigène Mutagène Reprotoxique) et PE (Perturbateurs Endocriniens) et donc préjudiciables à la santé des habitants.

Le dosage quantitatif de chacun des contaminants identifiés par notre étude dans l'air urbain de la commune de Frontignan, nous apparaît aujourd'hui beaucoup moins urgent qu'une intervention rapide des autorités pour identifier les industriels responsables de ces émissions, qui doivent cesser au plus vite dans la mesure où l'élimination à la source des substances CMR et PE reste la seule réponse vraiment respectueuse de la santé publique.

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Rapport du centre Analytika : contaminants chimiques organiques dans l'air urbain de Frontignan
Prélèvements : air sur 24 capteurs atmosphériques passifs.
Date : 8 mars 2016.
Méthode analytique : dépistage systématique GC/MS - rapport_160308.pdf Document Adobe Acrobat 2.1 MB Télécharger


Nos investigations

25/03/2010

Midi Libre SETE - Europe Biodiversité : Sète s'invite à Bruxelles

Édition du jeudi 25 mars 2010

Biodiversité : Sète s'invite à Bruxelles

DR

Le Comité des régions a décidé de faire de la préservation de la biodiversité une de ses priorités. Et François Commeinhes, tout nouveau membre de ce comité qui siège à Bruxelles dans l'ombre de l'Union européenne, s'est engagé dans ce sens à travers une contribution qu'il présentera prochainement.

Le maire de Sète s'appuie notamment sur un exemple sétois - l'usine d'engrais installée route de Balaruc - pour développer son argumentaire sur "l'éco-développement" au niveau du Bassin méditerranéen.

« L'outil de production importe par voie maritime de l'acide phosphorique des rives sud de la Méditerranée, ce qui présente des risques environnementaux significatifs. La fabrication du produit fini pose des problèmes de pollution au sein de la ville de Sète.» A partir de ce constat, François Commeinhes propose « une redistribution ».

« Un cadre de partenariat entre des opérateurs publics et privés, soutenus par l'UE (dans le cadre d'appels à projets et dans le respect de règles de concurrence) pourrait déboucher, après analyses coûts/avantages (coûts directs et externalités économiques) à un schéma d'organisation plus intégré (prise en compte des trois dimensions économiques, sociales et environnementales) », écrit notamment l'élu.

«Une autre approche pourrait être : dans un cadre initié par l'UE, on organise le transfert d'une partie du savoir-faire dans le pays producteur de matière première. On organise le transport d'un produit semi fini (neutre sur le plan des risques en transport maritime) avec un opérateur du transport maritime. Ce transporteur fait un effort financier sur le plan des coûts de transport et peut retrouver un équilibre financier par la vente de services de production d'eau potable ou d'assainissement dans la région de production, vente rendue possible par la richesse produite au niveau local (valeur ajoutée apportée par la fabrication de l'engrais) ; richesse locale pouvant être complétée par une aide au développement (coopération) apportée par l'UE. »

Pour François Commeinhes, cet exemple sétois illustre un principe d'intégration des politiques : « La coopération entre les rives de la Méditerranée permet la protection de l'espace maritime, le développement économique et la maîtrise des flux migratoires. » Cette contribution sera défendue par le maire de Sète en commission, Bruxelles, lors d'une prochaine session.

09:37 Publié dans Chimie industrielle | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook