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14/10/2009

Hommage à Pierre SOULAGES, au Centre POMPIDOU à partir du 14 octobre, rue Beaubourg à Paris

http://www.pierre-soulages.com/

Peinture, 300 x 235 cm, 9 juillet 2000 Peinture, 300 x 235 cm, 9 juillet 2000

Musée du Louvre

Du 15 Octobre 2009 au 18 janvier 2010 sera présentée Peinture, 300 x 235 cm, 9 juillet 2000 dans le Salon Carré du Musée du Louvre . C’est la salle où se trouvent la Maesta de Cimabue, une des toiles préférées de P. Soulages, Giotto, Fra Angelico et la bataille de San Romano de Paolo Ucello. C’est à côté de celle-ci que sera accrochée Peinture, 300 x 235 cm, 9 juillet 2000.

Centre Pompidou

Du 14 octobre 2009 au 8 mars 2010 aura lieu au Centre Pompidou à Paris, dans la grande Galerie du 6e étage, une importante rétrospective "Soulages", qui présentera une centaine d'œuvres depuis 1946 jusqu'à aujourd'hui (commissaires de l'exposition : Alfred Pacquement, directeur du Musée national d'art moderne, et Pierre Encrevé).

Le Centre Pompidou publiera en coédition avec les éditions Gallimard un catalogue de référence comportant, outre la reproduction de toutes les œuvres présentées dans l'exposition, des textes de Hans Belting, Yve-Alain Bois, Eric de Chassey, Annie Claustre, Harry Cooper, Pierre Encrevé, Isabelle Ewig, Serge Guilbaut, Guitemie Maldonado et Alfred Pacquement, ainsi qu'une chronologie riche de nombreux documents inédits réalisée par Camille Morando.

À l'occasion de cette exposition, le Centre Pompidou organisera, en collaboration avec l'Institut National d'Histoire de l'Art (INHA), un colloque international "Soulages" les 21 et 22 janvier 2010.

Voir le site du Centre Pompidou

 

La Croix - Pierre Soulages, la lumière de l’inattendu

09/10/2009 14:34

http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2396507&a...


L'artiste peintre Pierre Soulages le 7 décembre 2007, devant une de ses œuvres au musée Fabre de Montpellier (Guyot/AFP).

Dans son atelier du Midi, ouvert sur la mer infinie, l’artiste, célébré cet automne par Beaubourg, revient sur sa quête d’inconnu, cette dimension sacrée que chaque homme porte en lui

On avait rencontré le peintre il y a huit ans, dans son appartement parisien. Cette fois, à l’occasion de la rétrospective que lui consacre cet automne le Centre Pompidou, il a accepté une visite à son atelier du Midi, ce lieu où, une certaine nuit de 1979, après des heures d’errance pour capturer dans sa toile une forme impossible, son art a brusquement basculé dans « l’outrenoir ». Alors que cette couleur avait totalement envahi son tableau, Soulages a vu s’y lever une fragile lumière. La peinture s’était muée en miroir, captant la clarté alentour pour la renvoyer en mille éclats. Une poussière d’étoiles avait jailli des ténèbres. Son art entrait dans une seconde naissance.

Sa maison se niche sur les hauteurs de Sète, à deux pas du cimetière marin chanté par Paul Valéry. Une allée descend entre les agaves. Et le sourire lumineux de Colette, l’épouse de Pierre Soulages, vous accueille, en bas. Arrivé sur la terrasse, c’est le choc. Le même probablement que celui ressenti par l’artiste en découvrant ce terrain, il y a tout juste cinquante ans. L’horizon marin s’ouvre à 180°, miroitant à l’infini, par-delà les frondaisons…

Soulages a surgi, en entendant nos voix. Comme pressé d’en découdre, lui, le bretteur de mots passionné. On a beau savoir qu’il fêtera à Noël ses 90 ans, sa carrure de géant (1 m 90 !), en tee-shirt noir et pantalon blanc, impressionne toujours. Sa conversation aussi : précise et volubile, un torrent de mots généreux, où l’on s’abreuvera près de trois heures durant.

Une expérience quasi physique de la peinture
Il a dessiné cette maison, avec son épouse, comme il crée ses peintures. Tracée en sobres lignes horizontales, c’est une épure de murs blancs aux sols d’ardoise, qui épouse discrètement le relief. L’atelier s’abrite à l’écart, quelques marches plus bas. Rien d’ostentatoire, ici. Des plafonds en béton brut contre le soleil du Midi. Une chambre dépouillée, un lit blanc et des nattes. Le vrai luxe, c’est la vue, époustouflante ; la lumière qui entre partout à flots. Et la rencontre paisible, orchestrée par Colette, entre quelques œuvres d’art premier aux murs, et des peintures de Pierre.
À l’ombre d’un auvent qu’embrasse un pin vénérable, il s’est assis, heureux de l’hommage que lui prépare Paris. Ces retrouvailles de sa peinture avec le public, il les voit comme une « fête », même s’il avoue « n’aimer pas beaucoup les rétrospectives : je préfère la peinture que je ferai demain aux œuvres du passé ». Il a veillé à l’accrochage aux côtés de l’ami Pierre Encrevé, et Alfred Pacquement, le directeur du Musée national d’art moderne.
L’exposition rassemblera une centaine de peintures, depuis les débuts en 1946 jusqu’aux toiles toutes récentes de 2009, avec, au milieu du parcours, une salle obscure incitant les visiteurs « à changer de regard ». Comme lui l’a fait dans sa nuit de 1979. Cette salle entièrement noire, du sol au plafond, ne comportera qu’un seul mur blanc, fortement éclairé, dont la lumière indirecte servira de révélateur aux tableaux. Une expérience quasi physique de la peinture pour mieux en dévoiler «la présence».

"Avec l’outrenoir, la lumière vient du tableau vers nous."

« Si j’ai été tellement bouleversé la nuit où j’ai découvert l’outrenoir, souligne Pierre Soulages, c’est parce qu’il fait intervenir un rapport à l’espace fondamentalement différent de celui que l’on voit d’habitude. Si l’on esquisse une histoire de l’art, de la préhistoire et jusqu’à la peinture byzantine, l’espace n’est jamais illusionniste. Il l’est devenu avec le Quattrocento : Giotto a commencé à peindre la bosse, le volume. Puis il y a eu l’invention de la perspective où le tableau s’ouvre comme une fenêtre sur un espace qui se prolonge derrière lui. Avec l’outrenoir, c’est le contraire qui se produit. La lumière vient du tableau vers nous. L’espace est devant. Nous sommes “dans” la peinture. D’ailleurs, si l’on fait un pas de côté, ses reflets changent. La peinture existe dans l’instant même du regard. »
Comme en écho à l’artiste, un grand triptyque outrenoir de 1983, rythmé de stries ondulantes, se mire dans le salon, face à la mer immense. Un jour, en découvrant le bleu de la Méditerranée qui rayonnait sur cette peinture, l’artiste eut le désir de l’utiliser dans ses toiles, faisant mentir les esprits étroits qui l’avaient tôt catalogué en monomaniaque du noir.
Ailleurs, des traînées ocre ont réapparu aussi, ou des déchirures d’un blanc intense. Mais jamais Pierre Soulages n’a dévié de sa voie abstraite. Celle qu’il avait choisie dès 1946, au sortir de la guerre, « jetant son bonnet par-dessus les moulins », et avec lui l’enseignement académique de son professeur de dessin. « Pour moi, l’œuvre n’est pas un signe, explique-t-il. Elle ne doit renvoyer ni à un passé ni à une psychologie ou à une anecdote, sinon elle perd de sa présence. Elle est un objet capable de mobiliser ce qui nous habite au plus profond. »

Une inventivité inlassable
Voilà pourquoi il préfère citer comme modèles, plutôt que des peintres classiques ou modernes, des œuvres d’art très anciennes, telle cette petite statuette mésopotamienne du Louvre ou ce bison préhistorique d’Altamira, en Espagne. « Pourquoi les premiers hommes sont-ils allés peindre dans le noir absolu des grottes et avec du noir de charbon ? » Cette question le hante. Que s’agissait-il d’affronter ainsi au cœur de la nuit ? Quelle peur archaïque ? Il y retrouve son propre chemin de peintre, avec ce goût pour l’exploration de l’inconnu. Cette audace qui le poussait adolescent à fouiller avec un archéologue les sites préhistoriques des Causses et à descendre au fond des gouffres. « On a retrouvé récemment une photo de moi à 17 ans, assis à côté d’un aven, avec une échelle de cordes ! » rapporte-t-il ravi.
La peinture a toujours été pour lui tout aussi aventureuse. « Contrairement aux artisans, note-t-il, nous ne savons jamais ce que nous allons faire, ou plutôt ce qui va se faire, quasiment à notre insu. C’est pour cela qu’il faut avoir l’œil ! Pour saisir ce qui vient. » Ce regard à l’affût, il confie le devoir aux braconniers de son enfance, à Rodez, rencontrés dans la boutique d’articles de pêche et de chasse de sa mère. « Ils ont un sens de l’observation que la plupart des gens n’ont pas. » La pêche à la mouche fut longtemps sa passion. Avant qu’il ne la délaisse pour se consacrer tout entier à la peinture, comme il a quitté le cher rugby de sa jeunesse et ce ballon ovale « empli d’inattendu».
Un voilier glisse au loin, impavide, sur la cime des pins. Le soleil doucement décline et l’on descend à l’atelier. Dans cette vaste pièce de 4 mètres de haut, que prolonge une aile plus basse, un diptyque noir, scandé d’accents luisants et mats, gît tout frais contre le mur. L’auteur élude : « Je ne veux rien en dire, sinon ça ne viendra pas. » Et de désigner une petite porte au fond ouvrant sur un recoin du jardin où dort un tas de cendres : « C’est là que je brûle toutes mes mauvaises toiles… »
Sur une table, bien rangés, reposent tous ses outils, certains fabriqués par Jacques, l’assistant fidèle du Midi : racloirs en métal, langue de pâtisserie fixée au bout d’un manche, morceau de semelle en caoutchouc, balai… Tous destinés à varier les jeux de reliefs, d’empreintes, de lissage que Soulages donne à sa peinture comme autant de pièges à lumière. Avec une inventivité inlassable, l’artiste ne s’est jamais contenté des brosses traditionnelles, comme il a exploré hier le brou de noix, la peinture au goudron sur verre, et aujourd’hui l’acrylique épais, couleur « noir d’ivoire ».
"L’idée de Dieu est pour moi anthropomorphique"
C’est dans cet atelier, raconte-t-il, qu’il a créé ses cartons pour les grands vitraux de Conques. Ceux dont l’historien Yve-Alain Bois vient d’écrire (1) qu’ils sont « les plus beaux du XXe siècle ». L’éloge lui met les larmes aux yeux. « J’ai fait cela pour donner à voir une architecture que j’aime. Je me suis laissé inspirer par ce lieu », confie-t-il, en essuyant ses lunettes fumées.
Amené pour la première fois dans cette abbatiale à 5 ans, par sa mère très pieuse, juste après la mort de son père, Pierre Soulages y est revenu vers 12 ans et fut « bouleversé par cette nef, la plus haute de l’art roman, cet édifice massif allié à tant de grâce. C’est là que j’ai décidé que l’art serait au centre de ma vie. » Non pas par une quelconque conversion à la Claudel : « L’idée de Dieu est pour moi anthropomorphique. Ce que je sais, c’est que je ne sais pas, avoue-t-il. En revanche, je crois au sacré. Il fait partie intégrante de la dimension humaine, nous le portons en nous. »
Ainsi, dans ces vitraux pour Conques, Pierre Soulages a-t-il cherché à produire ce qu’il appelle « une lumière métaphysique. Je voulais un verre qui isole de l’extérieur, explique-t-il, et en même temps un verre qui soit émetteur de clarté et module la lumière, tout en continuant les murs. »
Après d’intenses recherches au Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques (Cirva) de Marseille et à Saint-Gobain, et de nombreux essais in situ, il se souvient d’avoir apporté un jour un échantillon incolore à Conques et découvert, dans un instant de panique, que celui-ci prenait des teintes orangées. En sortant à l’extérieur, il vit que le bleu qui manquait à l’intérieur colorait la baie au dehors. Ce verre décomposait la lumière naturelle, variant selon son intensité, d’une teinte gris argent à une chaude lumière dorée. Alors, il a ces mots qui conviennent si bien à sa peinture : « C’est quand on perd le chemin qu’on commence le chemin. »
Sabine GIGNOUX, à Sète (Hérault)

(1) Dans le catalogue de l’exposition de Beaubourg, qui commence le 14 octobre et dure jusqu’au 8 mars.
01.44.78.12.33. ou www.centrepompidou.fr

Midi Libre 9 Septembre 2009 – Rencontre - Pierre Soulages se prépare à fêter ses 90 ans à Beaubourg

Édition du mercredi 9 septembre 2009

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Dans son éden sur le Mont Saint-Clair à Sète, le peintre peaufine les détails de l’exposition parisienne qui consacrera son œuvre. Sensation d’île, loin de tout. Aucun voisinage ne trouble l’immense panorama qui prolonge le séjour et la terrasse, hormis quelques voiliers blancs ballottés sur une mer bleu de Prusse. Impression de pénétrer dans un tableau encadré par les lignes épurées de la villa et du jardin méditerranéen. « Un tableau figuratif ! », s’amuse le maître de l’abstraction.

La résidence d’été de Pierre Soulages à Sète est à la fois un éden et une œuvre d’art. Dans son style : béton brut, ardoise au sol, géométrie limpide et sobre. La maison s’encastre discrètement dans la pente du Mont Saint-Clair, toute en longueur, « selon un plan anti-cube ». Il l’occupe depuis cinquante ans, séduit par la magie du point de vue, cette mer aussi vaste et mystérieuse que les causses désertiques de l’Aveyron. « La solitude des paysages m’inspire. »

C’est dans ce refuge secret de Sète, où il aime à s’isoler au côté de Colette, la muse de sa longue vie, que Soulages prépare l’exposition événement du centre Pompidou, organisée pour ses 90 ans (il est né le 24 décembre 1919).

Jamais depuis une rétrospective Dali, Beaubourg n’avait consacré la totalité de son cinquième étage à un peintre en activité. Mais les honneurs ne troublent pas l’artiste français contemporain le plus connu au monde, même s’il n’y est pas insensible.

Le peintre aime raconter cette anecdote. Au directeur du prestigieux Musée de l’Hermitage de Saint-Petersbourg qui lui expliquait « vous êtes le seul peintre vivant de notre collection », Soulages avait répondu : « Je vais essayer de le rester… ». Chaque matin, le presque nonagénaire entretient sa forme en plongeant dans une piscine profonde bordée de cyprès.

« La rétrospective du centre Pompidou me rend bien sûr très heureux. Mais moi je suis tourné vers l’avenir. Ce qui m’intéresse c’est la toile que j’ai envie de faire ou celle que suis en train de faire », dit Soulages en nous entraînant dans l’atelier jouxtant la villa.

Quatre toiles sculptées dans une matière épaisse, le fameux outre-noir, y sèchent encore, dans l’attente de dialoguer avec la lumière. Ce jeu subtil des reflets sur la toile est la marque Soulages. Il évoque le rôle de « l’imprévu », si prégnant dans son œuvre d’explorateur. Et cite la translucidité des vitraux de l’abbaye de Conques renvoyant vers l’extérieur un bleu inattendu.

« L’Outre-noir, je ne savais pas non plus que je le rencontrerais. » Une découverte fondamentale datant de 1979. La majorité des œuvres de l’exposition parisienne appartiendront à cette période dite aussi du "noir lumière". « Il m’a permis d’atteindre des régions que je ne connaissais pas, d’ouvrir mon imaginaire. »

La veille de notre visite à Sète, Soulages a relu les épreuves de l’imposant catalogue que prépare son ami et exégète Pierre Encrevé. Il a également mis la main sur d’anciens brous de noix qui seront présentés dans l’exposition parisienne. « J’interviens peu. Juste quelques suggestions. Le choix des œuvres, l’accrochage revient aux deux commissaires d’exposition. »

Parallèlement au centre Pompidou, le Louvre accrochera un Soulages monumental face à la célèbre Bataille de San Romano d’Uccello. « Me retrouver à ses côtés, près de Giotto et de Botticelli, ça me touche » confie pudiquement ce géant du XXe siècle.

Jean-Marie GAVALDA

Vos réactions

13/10/2009 à 21h01 | ilionee 

Juste pour dire que je reviens du vernissage de l'expo pour les 90 ans de Pierre Soulages : à voir sans hésiter ! , et pour informer la personne ci-dessus qu'il me semble que Pierre Soulages fera une séance de dédicace samedi au Centre Pompidou...peut-être l'occasion de réaliser votre rêve en rencontrant ce grand monsieur ! Julie

29/09/2009 à 13h11 | 

mon rêve serait de rencontrer le grand Pierre Soulages et de lui faire partager mes dernières créations. je lui rend hommage à travers le noir que je travaille et aussi par ma phrase fétiche qui est le noir habille la couleur. J'irai voir cette exposition sans aucune hésitation. merci, Monsieur Soulages!!! une plasticienne. k.roll'

29/09/2009

Le Point 24 septembre 2009 – Dossier spécial Sète – Ce qui marche, ce qui coince

http://www.lepoint.fr/actualites-region/2009-09-24/specia...

Publié le 24/09/2009 - Modifié le 24/09/2009 N°1931 Le Point

Spécial Sète

Ce qui marche, ce qui coince

Enquête. Pour son retour à Sète, Le Point a dressé l’inventaire complet des réalisations et des projets à venir. Un état des lieux contrasté.

Dossier réalisé par Hervé Denyons et Christine Rigollet

Environnement : la reconquête des lidos

Avec 20 kilomètres de plage et 7 500 hectares de lagune renfermant des centaines d’espèces végétales et animales (dont trois variétés d’hippocampes !), l’agglomération de Sète bénéficie d’un patrimoine écologique-et économique-unique au monde. Mais un patrimoine aujourd’hui bien fragilisé.

C’est la tempête de 1982 qui, endommageant la route littorale, dévoila la gravité des dégâts : le lido reculait inexorablement. En cause : le déficit d’apports de sédiments, la proximité de la route, ainsi que la fréquentation touristique massive et anarchique. Après avoir réagi au coup par coup, une vaste opération de sauvegarde du littoral a été lancée fin 2007 par l’agglomération du bassin de Thau. Ont été mis à contribution l’Etat (30 %), l’Europe (20 %), la région (15 %), le département (15 %) et, bien sûr, l’agglo (20 %). Montant du chantier : 50 millions d’euros.

« Nous construisons une nouvelle route plus écologique loin de la plage, explique Dominique Salasse, chef du service Espaces naturels de Thau Agglomération, et détruisons l’ancienne, facteur d’érosion. Puis nous reconstituons le rivage en réensablant la plage et en réhabilitant le cordon dunaire grâce à des ganivelles [des pièges à sable en bois de châtaigniers] et à la plantation d’oyats. Nous en profitons pour aménager des parkings, une voie verte pour les piétons et les cyclistes, ainsi qu’une voie réservée aux bus. »

Ce chantier terrestre, qui s’achèvera à l’été 2010, va s’accompagner à l’est-la partie la plus soumise à l’érosion-d’un chantier maritime avec des atténuateurs de houle (de gros boudins posés au fond de l’eau à 350 mètres du rivage) et un système de drainage sous la plage pour fixer le trait de côte. Ces dispositifs seront testés sur deux kilomètres en 2010. Des caméras numériques permettront de suivre l’évolution du littoral.

De l’autre côté de la voie ferrée s’étend un domaine moins touristique, celui des vignes, des anciens marais salants, des sternes et des échasses, des conchyliculteurs et des pêcheurs. Sa protection passe par un rigoureux contrôle des eaux usées. D’où l’ambitieux programme d’assainissement mis en place par l’agglomération et le Syndicat mixte du bassin de Thau : diagnostic et rénovation des réseaux, renforcement des stations d’épuration, traitement des boues... « Pour mesurer l’impact de l’activité humaine (température, salinité, turbidité...), explique Stéphane Roumeau, responsable qualité de l’agglomération, nous avons immergé dans l’étang des "sirènes" ; ce sont six bouées qui déclenchent des alarmes en cas de pollution. Grâce aux "courantomètres" installés dans les canaux de Sète, nous pouvons localiser l’origine du problème et réagir très vite. »

Pierre Bouldoire, président de Thau Agglomération, a par ailleurs lancé des études pour une nouvelle usine de retraitement des eaux usées. « Ces actions exemplaires sont d’autant plus nécessaires qu’elles concernent un territoire composé à 83 % d’espaces agricoles ou naturels. » Déjà, à l’est, des études sont lancées pour protéger et mettre en valeur le lido de Frontignan. Un chantier de 25 millions qui débutera au premier trimestre de 2011 pour s’achever vers 2015.

Port industriel : des atouts négligés

Voilà une curiosité dont Sète se serait bien passée : sa chambre de commerce, incapable de faire face à ses échéances, est mise sous tutelle ! En cause : le transfert du port à la région qui a privé la CCI d’environ 80 % de ses recettes. L’affaire fait l’objet de multiples recours et illustre bien la dépendance de la ville envers son port. Car ici, depuis toujours, la mer a bien des reflets d’argent pour l’économie locale. Or, jadis florissant, le port de Sète se porte mal depuis bien longtemps. Concurrencé par les grandes structures comme Marseille, Barcelone et Gênes, il a tardé à se moderniser et pâti de l’absence d’un plan de développement cohérent. Un seul portique pour décharger les conteneurs, un accès routier peu séduisant pour les armateurs, une organisation « impressionniste » des quais, une gare maritime d’un autre temps ont eu raison de sa réputation. L’activité n’a donc cessé de décroître pour atteindre 3 millions de tonnes l’année dernière. « Le seuil le plus bas depuis la Libération » , se désole François Liberti, ancien maire et conseiller général de Sète (PC).

Le port ne manque pourtant pas d’atouts : il est le seul en eaux profondes de Marseille à Alicante, bénéficie de la proximité du TGV, de deux autoroutes et peut s’appuyer sur des réserves foncières. Mieux, il devrait profiter de la saturation de ses concurrents et de l’ouverture progressive de l’Algérie. La région a annoncé vouloir en faire un dossier prioritaire, promettant d’y injecter 200 millions d’euros, et Georges Frêche y est venu en personne pour confirmer l’installation d’Agrexco, une société d’exportation de fruits et légumes.

D’autres sociétés privées, comme Lafarge, investissent dans un nouveau terminal et Sintax, entreprise de logistique pour le transport des voitures, veut en faire une plate-forme pour accueillir des véhicules produits en Asie et dans le Maghreb. La construction d’une nouvelle gare maritime devrait également favoriser la relance de l’activité passagers (250 000 unités seulement), qui pourrait être multipliée par quatre. Deux opérateurs italiens ont annoncé récemment l’ouverture de nouvelles liaisons avec le Maroc et l’Algérie.

« Nous sommes sur la bonne voie pour réanimer le port , estime François Commeinhes, le maire UMP de Sète, mais autant la chute peut être rapide, autant il est long de renouer avec la croissance dans un contexte de concurrence farouche. » Dépendante de son port, la ville n’est cependant pas associée directement à sa gestion, partage de compétences oblige. Mais, fait rare en Languedoc, un consensus semble s’être établi au-delà des fonctions et étiquettes politiques pour œuvrer ensemble dans le même sens et enfin grandir... face à la mer.

Port de pêche : calme plat

Ils en ont du charme, ces bateaux en pleine ville, au milieu des terrasses de restaurant bondées. Mais, en 2009, le premier port de pêche français de Méditerranée n’est plus vraiment adapté : filets qui traînent, quais vieillissants, cohabitation incertaine entre professionnels de la mer et plaisanciers, criée à l’ancienne. Sans parler de l’aire de carénage obsolète obligeant les 20 chaluts et 17 thoniers à aller se refaire une beauté ailleurs.

Les problèmes ne sont pas nouveaux, les projets ne manquent pas, mais si les pêcheurs se félicitent du dialogue avec les autorités du port, ils trouvent le temps long. « On sait ce qu’il faut faire, on parle, on parle, mais rien ne bouge » , regrette Raphaël Scannapieco, premier prud’homme de Sète. Du côté de la région, propriétaire du port depuis deux ans, plusieurs millions d’investissements sont annoncés, ainsi qu’une restructuration prochaine de la zone pêche. « Nous avons entendu des engagements fermes sur la rénovation de la criée ou sur l’aire de carénage. Je n’ose pas penser que ces promesses ne seront pas tenues » , glisse malicieusement Jean-Marie Avallone, patron thonier. Un plan d’action devrait être décidé cet automne pour mieux organiser l’activité, dont celle des quelque 50 petits métiers répartis sur les quais.

La municipalité ne doute pas de la volonté de la région. Une confiance que ne partage pourtant pas François Liberti, l’ancien maire. « Il y a la place, l’argent, mais rien de concret. Sète est devenu le premier port... par son retard ! A se demander si la pêche est encore une priorité. » L’interprofession, environ un millier de personnes à Sète, compte bien sur la prochaine échéance des régionales pour faire avancer les dossiers.

Culture : Sète à l’avant-scène

Robert Combas, Georges Brassens, Jean Vilar, Paul Valéry, Pierre Soulages.... Nombreux sont les artistes qui mêlent ou mêlèrent leur nom à celui de Sète. Et nombreux sont, à Sète, les ateliers, musées, théâtres, bibliothèques qui font vivre la culture. On y trouve un Centre régional d’art contemporain, le musée Paul-Valéry, l’Espace Brassens et l’original et populaire Musée international des arts modestes, conçu en 1999 à l’initiative d’Hervé Di Rosa. Deux médiathèques, dont l’une, François-Mitterrand, vient de subir un grand lifting pour ses 20 ans, seront bientôt rejointes par une troisième à Frontignan. Et si beaucoup déplorent la disparition des fêtes de quartier au profit des bars à quai, restent encore à Sète quelques belles manifestations comme Jazz à Sète et la Fiest’à Sète.

Mais, à plus d’un titre, le théâtre Molière demeure le fleuron culturel de la ville. Bijou architectural, ce théâtre à l’italienne est même étonnant dans une agglomération de taille moyenne. Les Sétois le doivent aux commerçants et viticulteurs de la fin du XIXe siècle, désireux d’associer essor économique et prestige culturel. Influentes, les familles italiennes lui donnèrent alors une vocation de Bel Canto. Son acoustique est exceptionnelle et son foyer, aux vitraux Art nouveau, plein de charme.

Depuis 1994, le Théâtre de Sète est devenu Scène nationale, la seule de l’Hérault. Et, depuis 2003, après transfert de compétence, il est propriété de Thau Agglomération, qui va d’ailleurs devoir prochainement engager d’importants travaux de rénovation et de mise aux normes.

La programmation d’Yvon Tranchant, qui dirige la Scène nationale depuis sept ans, se veut ouverte et exigeante, éclectique et subtile. Cette saison : Jan Lauwers, mais aussi « Le malade imaginaire », avec Michel Bouquet, le one-man-show de Bertrand Brossard (« Incredibly incroyable ») et « Tosca » par le choeur et l’Orchestre philharmonique de Rome, de la poésie, des ballets... Tandis qu’à La Passerelle, sur l’île de Thau, jazz, rap, hip-hop ou ateliers de pratiques amateures s’adressent à un public plus jeune.

La Scène nationale de Sète et du bassin de Thau assure aussi une fonction de création avec La fabrique, un outil dédié aux artistes en « compagnonnage » et produit des spectacles qu’elle fait tourner en France et à l’étranger. « Mais, martèle Yvon Tranchant, notre vocation est de promouvoir la culture sur l’ensemble du territoire, de rayonner autour de ce lieu phare. » Alors, le théâtre sort des murs et amène les spectacles vivants auprès de tous les publics du bassin de Thau : salles communales, écoles, entreprises...

Et les résultats sont là : les quelque 160 représentations annuelles font salle comble auprès d’un public composé à 70 % de fidèles (8 800 abonnés, dont près de 5 000 jeunes) qui viennent majoritairement du bassin de Thau. En six ans, les spectateurs sont passés de 30 000 à 50 000.

Urbanisme : à l’est du nouveau

Comme l’ensemble du département, Sète est soumise à une pression démographique croissante : 39 000 habitants en 2001, 43 750 au 1er janvier 2008 et 750 habitants de plus chaque année-sans compter les 400 000 touristes qui se pressent dans la cité de Paul Valéry. Ce qui entraîne quelques défis urbanistiques à relever.

Après l’aménagement du triangle de Villeroy et celui de la carrière du Ramassis actuellement en cours, François Commeinhes va donc s’atteler aux entrées est et ouest de la ville.

« A l’ouest, explique le premier magistrat, l’entrée de ville sera avancée. C’est pourquoi nous allons supprimer le rond-point de la Paix, prolonger l’avenue Jean-Monnet, déjà requalifiée, puis construire des logements, une maison de la nature et prévoir des commerces. »

A l’est, le projet est plus ambitieux. La reconversion des friches industrielles et ferroviaires favorisera la création d’un nouveau quartier avec un parc de 15 hectares, de l’immobilier résidentiel et tertiaire, des commerces et des loisirs, et l’implantation du conservatoire, prémices d’un grand pôle culturel. En prolongeant le canal, François Commeinhes vise à faire de cet espace une île, l’« île est », protégée des flux de circulation.

Au compte des grands équipements, un palais des congrès, « locomotive indispensable au tourisme sétois » , verra le jour à l’entrée du port, en face de la future gare maritime construite par la région. La gare ferroviaire, elle, disposera de deux entrées, afin de différencier la circulation venant de l’agglomération de celle en provenance du centre-ville. Enfin, un grand filet bleu signé François Fontès permettra de camoufler le triste béton des halles centrales. Un projet qui verra le jour en 2011, après les travaux de climatisation de l’été 2010.

« Tout n’est pas négatif , concède André Lubrano, secrétaire d’une des sections socialistes de Sète et qui fut le premier adjoint de François Liberti. Mais le vrai problème, c’est la modification du PLU [Plan local d’urbanisme] au coup par coup et de façon autoritaire. Il n’y a aucun plan d’ensemble, aucune vision d’avenir de cette ville. »

Logement : hlm en panne

C’est le sujet le plus polémique, la cible principale des attaques de l’opposition qui, en dépit du taux honorable de 17,4 % de logements sociaux à Sète, pointe les innombrables dossiers en attente. « François Commeinhes a livré la ville aux promoteurs privés » , tonne l’ancien maire, François Liberti. Au domaine de Villeroy, nous voulions construire 250 logements sociaux sur 700 logements. Une fois élu, le maire UMP a vendu les 40 hectares de terrain à urbaniser, sans appel d’offres, à Languedoc Terrains. Bilan : 520 logements, et uniquement du résidentiel privé ! » La carrière du Ramassis, au flanc du mont Saint-Clair, le poumon vert de Sète, a, elle, été cédée à Kaufman & Broad pour la réalisation de 350 logements privés. Face aux recours déposés par l’association Sète à bâbord, le promoteur a préféré, de lui-même, pour ne pas être pénalisé, bâtir 30 logements sociaux. Sébastien Andral (PC), le chef de l’opposition municipale, rappelle que le préfet a dû faire annuler le permis de construire accordé par le maire pour la réalisation de logements résidentiels sur un terrain jouxtant l’hôpital : les hélicoptères auraient été dans l’impossibilité de décoller et d’atterrir !

Mais, s’agissant de logements sociaux, l’équipe municipale actuelle n’a encore rien réalisé à ce jour. Sinon en centre-ville, où 750 logements très dégradés ou vacants ont bénéficié (ou vont bénéficier) des aides publiques, qu’elles soient apportées sous forme d’Opération programmée d’amélioration de l’habitat (Opah), de Périmètre de restauration immobilière (PRI) ou de Programme national de requalification des quartiers anciens dégradés (PNRQAD). Plus de 200 logements ont déjà été réhabilités ; 500 le seront à terme, dont 70 % seront reloués sur la base de loyers maîtrisés.

Bref, si François Commeinhes dit vouloir atteindre le chiffre de 20 % de logements sociaux exigés par la loi SRU, l’effort reste encore à fournir. Ce sera le cas avec la mixité exigée dans les nouveaux quartiers, à l’ouest et à l’est de la ville, où, respectivement, 20 et 25 % de logements sociaux doivent être réalisés.

Reste le coût très élevé de la fiscalité locale : 2 165 euros en 2008 (une moyenne calculée à partir des charges payées par les seuls ménages imposés). « Plus de la moitié des agents de l’hôpital, le premier employeur de la commune, est obligée de se loger en dehors de la ville » , dénonce Sébastien Andral. A Sète, la fiscalité s’est accrue de 48,8 % depuis 2001, la plus forte augmentation de toute la région Languedoc-Roussillon.

Agglomération : le feuilleton des fusions

On croirait à un vaudeville si l’affaire n’était sérieuse. C’est l’étonnant feuilleton des projets de fusions, rapprochements d’agglomérations et négociations diverses destinés à modeler le territoire de Sète et sa région pour l’avenir. Feuilleton avec force coups tordus et « je t’aime moi non plus ». Pas sûr que le citoyen se retrouve dans cet imbroglio politico-psychologique où le caractère et les relations de certains élus semblent parfois l’emporter sur le bon sens.

Pourtant, tout commence par une évidence : Sète et sa communauté d’agglomération du bassin de Thau (huit villes en tout) ont besoin d’élargir leur périmètre. Par exemple pour développer le potentiel économique, le port, le déplacement des populations ou la gestion des sites naturels, comme l’étang de Thau. Conscient de ces enjeux, François Commeinhes avait lancé avec Georges Frêche l’idée d’une fusion des agglos de Montpellier et Sète. Initiative courageuse et inédite, ici, entre politiques de deux bords différents. Elle valut au maire de Sète une volée de bois vert dans son propre camp, celui de l’UMP. Et le projet, mené à la baguette par un Georges Frêche rarement diplomate, fit long feu. Avant qu’il tente un rapprochement entre l’agglo de Montpellier et la communauté de Mèze (six communes). Opération elle aussi avortée à une voix près, lors d’un vote mouvementé à Mèze, au cœur de l’été 2009. Pour la plus grande satisfaction, cette fois, du maire de Sète et du président de la communauté du bassin de Thau, Pierre Bouldoire, également conseiller général et maire PS de Frontignan. Car les deux hommes militent maintenant pour une fusion entre les communautés sud et nord de Thau et celle d’Agde-Pézenas.

Le projet permettrait de construire un territoire de 745 kilomètres carrés autour du bassin de Thau. En tout, 33 communes, représentant 190 000 habitants, dans un triangle allant des portes de Béziers à celles de Montpellier, en montant au-dessus de Pézenas, à la limite des hauts cantons. Les avis et consultations devraient être lancés, les maires d’Agde (UMP) et de Sète sont tous deux favorables à ce projet, alors que les opinions sont partagées du côté des élus du nord du bassin de Thau. Rien ne garantit donc, une nouvelle fois, que le projet aboutira. Car, au-delà des logiques de développement du territoire, d’autres enjeux pèsent en coulisse. Notamment le bras de fer entre Georges Frêche et André Vézinhet, président PS du conseil général de l’Hérault. Autrefois proches, les ex-amis se livrent une lutte d’influence sévère pour le département, distillant caresses et menaces à l’égard des élus locaux. Une grosse communauté d’agglomération pourrait menacer la prédominance du département ou les pouvoirs de certains maires. Et, à l’inverse, le président de l’agglomération de Montpellier n’a guère envie de voir émerger face à lui une intercommunalité trop puissante pouvant demain s’associer à celle de Béziers.

Reste la vraie question de la pertinence des territoires et des rapports que doivent entretenir Sète et la capitale régionale. François Commeinhes se dit « pragmatique et désireux de travailler avec tout le monde » . Pierre Bouldoire veut « un développement concerté, maîtrisé, sans mégalomanie et sans brûler les étapes » . Les Sétois aimeraient, eux, que les rivalités entre élus n’hypothèquent pas l’avenir.

Circulation : un casse-tête insoluble

Nul ne le conteste : la situation géographique de Sète fait de la circulation en ville un véritable casse-tête. Coincée entre mer et étang, jalonnée de ponts, traversée par des voies ferrées et parcourue de ruelles étroites, Sète est régulièrement engorgée.

« C’est difficile, et cela l’a toujours été, admet François Liberti, ancien maire de Sète, mais la politique de François Commeinhes ne fait qu’aggraver les choses. En construisant, sans dessertes, de nouveaux quartiers à l’ouest-alors que les flux se font majoritairement avec l’est-, les traversées de la ville vont encore s’accroître. »

Quelques aménagements ont pourtant été réalisés, comme l’installation d’horodateurs quai Vauban et quai Maillol ou l’augmentation de la fréquence des bus. D’autres suivront : réfection du quai de la Résistance, synchronisation des feux, annonce anticipée de l’ouverture des ponts... D’ici à deux ans, des bateaux-bus non polluants, avec rotation constante, desserviront la gare, les communes riveraines du bassin, ainsi que les principaux pôles de la ville.Et, dès l’été prochain, une navette longera la corniche du Môle jusqu’à la plage.

Viendra ensuite-mais quand ?-la réalisation de nouvelles pénétrantes à l’est de la ville : requalification de la route de Montpellier qui accueillera un transport en commun en site propre, nouvelle voie du port permettant un accès au centre-ville. A l’ouest, le prolongement du boulevard Jean-Mathieu-Grangent jusqu’au boulevard Chevalier-de-Clerville inquiète le socialiste André Lubrano : « Non seulement, cela va encore grignoter la forêt des Pierres-Blanches, mais le seul débouché de cette voie sera l’étroite rue de Montmorency ! »

Enfin, développement durable oblige, la piste cyclable longeant déjà l’avenue duMaréchal-Leclerc devrait permettre à terme de faire le tour de Sète.

Tourisme : une manne à développer

« C’est beau... euh... mais c’est un peu sale et difficile de se garer. » Air hésitant, mine un peu confuse, ce touriste allemand s’excuserait presque. Son jugement rejoint pourtant celui de beaucoup de visiteurs de l’île singulière. Bénéficiant d’un site exceptionnel et d’un charme unique, Sète leur plaît, mais peine à les séduire totalement. La municipalité a pourtant mis les bouchées doubles depuis quelques années : création d’un office du tourisme performant, remodelage des quais, des promenades et des plages, multiplication des rendez-vous culturels, audioguidage, modernisation du belvédère du mont Saint-Clair... La fréquentation touristique est d’ailleurs à la hausse avec 400 000 visiteurs par an.

Cependant, Sète sait qu’elle doit et peut mieux faire. « Nous devons certes garder notre caractère authentique, notre ambiance de port, mais en même temps être plus accueillants et nous moderniser, car le tourisme constitue une ressource vitale » , explique François Commeinhes. Pas question, donc, de relâcher les efforts. La ville veut soigner davantage son centre, développer les navettes terrestres ou maritimes, construire des parkings et continuer son lobbying pour augmenter les dessertes de TGV directes depuis Paris ou Lyon. L’office du tourisme, l’un des rares labélisés quatre étoiles en France, déborde d’idées. Prochainement, il proposera un site d’infos sur le Net, disponible en dix langues, tout comme l’audioguidage dans la ville, et commercialisera des coffrets vacances pour des repas ou des séjours à Sète. Il souhaite également étendre son système original d’« ambassadeurs ». En clair, un Sétois qui accompagne des visiteurs bénéficie d’entrées gratuites dans de très nombreuses structures privées ou publiques : musées, navettes, etc. Aujourd’hui, 3 500 cartes ont déjà été attribuées.

Par ailleurs, un site baptisé Saveurs de Thau a été mis en place pour recenser les meilleures tables et certaines « plagettes » devraient rester ouvertes à l’année. De plus, Gilles Panné, le dynamique directeur de l’office, a créé et préside le club des Villes passion, regroupant différentes cités françaises désireuses de promouvoir ensemble le tourisme urbain de plus en plus à la mode. « Nous n’avons pas les budgets d’une métropole, mais nous misons sur l’originalité de nos actions. »

Enfin, si l’essentiel de la fréquentation se situe à la saison estivale, Sète souhaite développer son tourisme d’affaires. « Nous projetons la création d’un centre de congrès accompagné d’un hôtel de standing pouvant accueillir 400 personnes à l’entrée du port » , précise le maire. De quoi rendre les estivants permanents... à défaut d’être éternels.

Sport : l’élite se délite

Triste anniversaire. Soixante-dix ans après avoir été champion de France dans l’élite, le FC Sète se retrouve cette saison en division d’honneur, obligé d’évoluer devant 8 000 sièges quasi vides. De quoi faire rager les amateurs de ballon rond attachés aux Maritimes. La faute à une malédiction régionale qui fait qu’aucun club de foot professionnel ne réussit à se maintenir à l’ouest de Montpellier ? Ou au manque d’industries, donc de sponsors, rendant le foot de haut niveau impraticable ? La responsabilité en incombe plutôt à d’improbables recrutements : joueurs vieillissants et surpayés, ou bien jeunes et inexpérimentés. Avec des trous en défense et dans son budget, à cause d’une sous-capitalisation (dont des actifs un peu bidon, comme son parking ou ses vestiaires !), le FC Sète a dû mettre la clé sous la porte pour la deuxième fois de son histoire, privé de ses droits télé, une fois revenu en National après son bref passage en L2.

En dépit de la rumeur Tapie et des très sérieuses candidatures de reprise de Marcel Salerno (qui a permis au club de terminer la saison sur ses deniers propres) et du joueur Tony Vairelles. « Nous avons étudié leurs projets avec beaucoup d’attention, mais dans les deux cas la ville aurait dû éponger un déficit de 500 000 euros et en mettre presque autant de sa poche chaque année, ce qui n’est pas possible », regrette François Commeinhes. Redescendu au rang amateur, le FC Sète peut toujours espérer un destin comme celui de Boulogne, autre port de 40 000 habitants, qui vient de réussir à hisser son équipe de foot en L1. Mais si le football est roi dans le Nord, Sète doit également compter avec d’autres clubs d’élite, comme l’Arago en volley ou les Dauphins en water-polo.

Pour le volley, dont le budget annuel se situe à 1 million d’euros, l’heure est aussi à la réflexion sur une fusion avec Montpellier, synonyme d’économies, fusion qui pourrait également se faire pour le water-polo. Car, en période de crise, les subventions publiques consenties aux clubs professionnels passent de plus en plus mal. Heureusement, l’autre « institution » sétoise, la joute, semble loin d’être gagnée par la folie du sport professionnel. Et si l’élite s’y délite, avec 70 associations la ville possède un réel dynamisme sportif et de véritables ambassadeurs, tel Frédéric Sessa, récent vice-champion du monde d’apnée.

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05/05/2009

PRINCIPES D’AMÉNAGEMENT QUI PRÉSIDERONT AU DÉVELOPPEMENT DE LA CITÉ POUR LES DÉCENNIES À VENIR

Sete.fr N°60 p28 et suivantes.


PADD200904 Projet Quartier GARE.jpg
CONCEVOIR L’AVENIR DE SA VILLE EN PRENANT EN COMPTE TOUS LES PARAMÈTRES LIÉS À LA QUALITÉ DE VIE, L’ÉQUILIBRE DES TERRITOIRES ET LA PRÉSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT, VOILÀ TOUT L’ENJEU DU PLAN D’AMÉNAGEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE. PRÉSENTÉ EN ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DU CONSEIL LE 25 OCTOBRE, CE DOCUMENT D’URBANISME EST L’UNE DES ÉTAPES RÉGLEMENTAIRES DE L’ÉLABORATION DU PLAN LOCAL D’URBANISME.

IL POSE LES GRANDS PRINCIPES D’AMÉNAGEMENT QUI PRÉSIDERONT AU DÉVELOPPEMENT DE LA CITÉ POUR LES DÉCENNIES À VENIR.

La municipalité, après une large concertation débutée en 2006, votera lors du conseil municipal de fin novembre son PADD. Ce Projet d’Aménagement et de Développement Durable est l’une des étapes réglementaires obligatoires dans le cadre du Plan Local d’Urbanisme, actuellement

en cours d’élaboration. Il présente les grandes orientations d’urbanisme et d’aménagement pour l’ensemble de la commune pour les années à venir en respectant la notion de développement durable, telle qu’elle est définie dans le code de l’urbanisme.

Le PADD est une projection dans l’avenir, qui s’avère assez contraignante, puisqu’elle doit prendre en compte de multiples critères afin de prévoir un développement harmonieux du territoire. Ramenée à l’échelle d’un particulier, cela équivaudrait à concevoir son projet d’habitation en réalisant une construction adaptée à tous les membres de la famille, qui soit à la fois respectueuse de l’environnement et implantée dans un site bien desservi par les infrastructures routières et les équipements publics, qui privilégie les espaces verts, ne nuise pas à la qualité de l’eau, s’intègre dans le paysage et le patrimoine bâti environnant, contribue à l’équilibre emploi-habitat de sa zone d’implantation et enfin, ne génère pas de nuisances.

Portée à l’échelle d’un territoire, cette réflexion donne toute la mesure des enjeux à venir pour assurer un développement harmonieux de la ville et ne pas répéter certaines erreurs du passé. “L’opération est d’autant plus complexe à Sète que le territoire n’est pas extensible, du fait du caractère quasi insulaire de la ville. Toute la difficulté consiste donc à ordonner savamment les espaces pour répondre aux différents besoins de la population, c’est-à-dire se loger, travailler, éduquer, se déplacer, protéger l’environnement et se cultiver”, souligne le maire François Commeinhes, qui a conservé l’urbanisme en délégation directe.

Pour rajouter un petit challenge supplémentaire, le futur plan local d’urbanisme, qui découlera des grandes orientations définies dans le PADD, devra être compatible avec le Plan Local de l’Habitat et le Plan de Déplacement Urbain, en cours d’élaboration pour l’agglomération.

Mais revenons-en au PADD dont voici les grandes orientations qui répondent aux différents besoins des Sétoises et des Sétois

Se loger

Relever le défi de la reprise démographique n’est pas une simple affaire dans une ville telle que Sète (lire p.6 et 7). La Commune a choisi d’opter pour un scénario de croissance maîtrisée. Le besoin en logements généré par ce scénario sera satisfait par les projets en cours : entrée Est, entrée Ouest, Villeroy, Ramassis… ainsi qu’au travers de la réhabilitation du bâti ancien permise par l’OPAH et les PRI et la tendance déjà constatée de mutation des résidences secondaires en résidences principales.

Dans chacun de ces programmes, la commune veillera à répondre aux besoins de l’ensemble de sa population en proposant une offre diversifiée allant du logement aidé au logement intermédiaire, en passant par l’habitat de standing. Conformément aux obligations légales, une aire d’accueil des populations nomades sera également créée.

Se déplacer

Afin de fluidifier les déplacements intra et extra urbains, la municipalité prévoit la réalisation de plusieurs aménagements viaires structurants (prolongement du boulevard Jean-Mathieu-Grangent, création de la déviation nord, transformation de la route départementale n°2 en boulevard urbain, réfection des ponts viaires, création de parkings relais) ainsi que le développement de nouvelles liaisons intercommunales pour réduire les flux automobiles domicile-travail. La réorganisation des transports collectifs sera permise notamment par la création du pôle multimodal autour de la gare. La présence des liaisons canaux - terre - mer y sera valorisée.

Au-delà, les modes de circulation douce seront favorisés grâce à la création d’un réseau d’axes sécurisés et de liaisons et itinéraires piétons de découverte. Dans tous ces projets, Sète devra réaffirmer son positionnement au coeur de l’agglomération.

Travailler

Premier port de pêche français de Méditerranée, port de commerce et capitale touristique, Sète dispose d’atouts indéniables pour assurer son développement économique. L’enjeu est donc de valoriser ces atouts en conservant la pêche traditionnelle, en optimisant la filière nautisme, en développant et redynamisant le port de commerce (avec notamment la création d’un pôle passagers) et en créant une nouvelle zone d’activités tertiaires autour du futur pôle d’échanges multimodal.

Chacun de ces projets devra prendre en compte les contraintes liées au respect de l’environnement (maîtrise des effluents portuaires, mise aux normes des installations, priorité aux activités de qualité). Afin de renforcer l’activité économique de son territoire, la Ville souhaite également requalifier la fréquentation touristique en l’étendant le plus possible au delà de la saison estivale et en attirant les milieux économiques par le biais de la création d’un centre d’affaires et de congrès.

Dans chaque projet d’urbanisme, la municipalité veillera à assurer un équilibre entre emploi et habitat. En centre-ville par exemple, la priorité sera de préserver l’activité commerciale en redonnant à la rue sa vocation de vitrine commerciale.

Eduquer

L’ambition de la municipalité est de créer à Sète un pôle d’excellence éducative dans le domaine environnemental et halieutique en développant la formation supérieure régionale, notamment dans le secteur du Barrou. A cette fin, des équipements complémentaires de grande envergure seront créés de façon à encourager l’enseignement et la recherche. En parallèle, l’ensemble des écoles de la ville, qui, datant toutes de la même époque, connaissent un vieillissement important, sera progressivement mis à niveau ainsi que les équipements publics sociaux.

Protéger l’environnement et le cadre de vie

La dimension paysagère et environnementale sera partie prenante de chaque projet d’aménagement, tant à l’Est où une coupure verte sera créée pour séparer la ville et la zone économique, qu’à l’Ouest où les espaces naturels seront préservés. De grands défis sont à relever comme la lutte contre l’érosion (lido, plages de la Corniche), la protection des personnes contre les risques naturels (incendie et ruissellement urbain sur Saint-Clair) ou l’amélioration de la qualité de l’air (fluidification du trafic routier, réduction des émissions industrielles).

Pour les relever, la Ville s’engage à privilégier les activités non ou peu polluantes compatibles avec la qualité des eaux et de l’air, à poursuivre les activités de protection et de valorisation du patrimoine ainsi que les actions menées en faveur de la qualité des eaux. Par ailleurs, elle s’engage à promouvoir les énergies renouvelables et les constructions propres (bioclimatiques, Haute Qualité Environnementale, solaire, toitures végétalisées) par des documents de sensibilisation ou des bonus de COS (Coefficient d’Occupation des Sols).

Se cultiver et se distraire

Valoriser l’existant tout en diversifiant l’offre, tel est le principe retenu par la municipalité pour le développement de la culture et des loisirs à Sète. Cet essor se fera à la fois à l’intention des Sétois, au travers de la création de nouveaux lieux socio-culturels et d’équipements complémentaires de grande envergure, et à celle des touristes, qui pourront profiter de la multiplication et de la diversification des activités culturelles. La Ville réaffirmera notamment le rôle culturel de l’île nord, suscitera l’installation d’activités artistiques et de loisirs dans les anciens chais Agrocanet situés quai des Moulins et valorisera l’entrée sud du centre-ville par la création d’un pôle culturel multi-sites (théâtre, cimetière marin, Ifremer…).

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24/04/2009

TELERAMA : Sète, un chouette festival photo

Le 24 avril 2009 à 18h00

Tags : Sète photo week end

LE MONDE BOUGE - Culturelle et ouverte, la ville de l'Hérault lance la première édition d'“Images singulières”, un festival dédié à la photographie, du 30 avril au 10 mai. Au programme, des projections de photos et une douzaine d'expositions de qualité à travers la cité.

 - Manger
o L'entonnoir et sa cantine, dans les Halles, rue Gambetta. Nathalie concocte à petit prix (7-15 EUR) de délicieuses télines à la carmarguaise, des fritures de solette... Ouv. à midi uniquement. (sf lun. et mar.)
o Le Paris Méditerranée, 47 rue Pierre Sémard, 04 67 74 97 73. Ouv du mar au sam. Originalité des mélanges de saveurs. Digne d'un grand chef (15-30 EUR).

- Dormir  o Le Grand Hôtel, belle bâtisse face au Canal royal, chambre élégante et simple. 17 quai de Tassigny, 04-67-74-71-77. Dble, 94-124 EUR

- Boire     o Le Social, 35, rue Villaret-Joyeuse. Ambiance sétoise assurée !

- Voir       o Du 30 avril au 10 mai festival Images singulières.

o CéTàVOIR, rens. 04-67-18-88-69.

o Bertrand Meunier "Sète/09". La passionnante commande photographique réalisée pour le festival. Jusqu'au 30 juin.
Musée Paul-Valéry, rue François-Desnoyer. Lun. dim. (sf mar.) 10h-12h et 14h-18h (4 EUR).

o Steeve Iuncker et Agnès Varda au CRAC jusqu'au 14 juin. 24, quai Aspirant-Herber. 04-67-74-94-37 ; Tlj (sf mar.) 12h30-19h, week-end 13h-18h. Entrée libre.

 


- Sète vu par Bertrand Meunier.

Sète, « l'île singulière » – ainsi qualifiée par le local Paul Valéry – porte haut et fort son surnom. Dans ce berceau magnifique, adossé à l'étang de Thau, les pieds dans la Méditerranée, les habitants ont le ton franc et vouent un culte aux « copains d'abord », comme l'a si bien chanté un autre enfant du pays. Depuis 1666, date de création du port, le jour de la Saint-Louis, les jouteurs nautiques vêtus de blanc paradent dans la ville en chantant, avant l'affrontement épique sur le Canal royal : « Chagrin, chagrin, fait ta malle...»

A l'heure des victoires, on danse et on festoie jusqu'à la biture – le mot n'est pas vilain, il tient son origine de la biturica, assemblage de cépages que l'on retrouve dans les vins locaux. Et, même si, avec son Centre régional d'art contemporain, son musée des Arts modestes, son musée Paul-Valéry et ses quelques galeries, la ville s'offre l'occasion de belles manifestations culturelles, il manquait un festival dédié à la photographie. Le vide est comblé par le lancement de la première édition d'Images singulières, à du 30 avril jusqu'au 10 mai. Des projections de photos et une douzaine d'expositions de qualité à travers la ville seront prétexte, encore, à des rencontres et à la fête.

Pour la réouverture de l'ancienne chapelle du collège, on découvre le travail documentaire de la New-Yorkaise Anne Rearick et de deux photographes sud-africains, Ernest Cole, auteur d'images, aujourd'hui encore interdites dans son pays, de l'apartheid des années 50, et Guy Tillim qui expose des clichés en couleurs de Johannesburg. Au Centre d'art contemporain, le Suisse Steeve Iuncker révèle, à côté de ses cruels portraits de fashion victims, une série de planches-contacts émouvantes retraçant deux ans de connivence avec Xavier, condamné par le sida. A l'étage au-dessous, Agnès Varda revient au pays avec La mer... etsetera,une belle installation dédiée au port.

Sur le quai, il faut faire un stop à la galerie Dock Sud pour voir les images du jeune Turc Ali Tapik, avant de se rendre aux anciens chais Skalli. Dans cette magnifique bâtisse, bat le cœur du festival. On peut s'y restaurer, y déguster du vin, acheter un livre ou découvrir les expositions inédites de l'Indien Sohrab Hura, de l'Allemand Jens Olof Lasthein et d'Alain Bizos, qui a ressorti des images oubliées... Et, dans la nuit du 2 mai, guincher avec Rémi Kolpa Kopoul aux platines. CéTàVOIR, l'association à l'origine de ce festival, ne saurait pas porter meilleur nom !

Frédérique Chapuis
Télérama n° 3093

30/01/2009

Midi Libre Sète 30/01/2009 Mode d'emploi des finances municipales

Edition du vendredi 30 janvier 2009

DR

Budget Mode d'emploi des finances municipales

En 2009, la Ville de Sète dépensera 68,699 M€ pour faire fonctionner ses services et consacrera 17,652 M€ pour rembourser sa dette et réaliser les investissements programmés.

D'où vient l'argent ? Quelles sont les principales sources de revenus et à l'inverse les grands postes de dépenses ? Explications.

La Ville dispose de trois sources de revenus principales.

  1. A commencer par les impôts locaux qui représentent à eux seuls la moitié des finances de la Ville. Mais attention : quand un Sétois paie 100 € pour sa taxe foncière ou sa taxe d'habitation, tout ne revient pas à la Ville. 35 € sont en effet réorientés vers le Département, la Région et l'intercommunalité. Ainsi, il ne suffit pas que la Ville augmente ou réduise ses taux d'imposition pour que les impôts locaux grimpent ou baissent. Tout dépend de ce que font les autres collectivités locales. L'incidence des bases, calculées par les services fiscaux, entre également en compte. Cette source de revenus représente pour 2009 36 M€.
  2. Autre poste : la taxe professionnelle (TP). Cette taxe versée par les entreprises n'est plus perçue par la Ville mais par l'agglo. L'agglo en reverse toutefois une partie à la Ville sur la base du montant que celle-ci collectait avant le transfert. Ainsi, Sète récupère chaque année 11,5 M€ de TP.
  3. Troisième source : les dotations et compensations de l'Etat qui représentent 17,7 M€. Pour simplifier, la fameuse dotation globale de fonctionnement est versée par l'Etat en fonction du nombre d'habitants, soit pour 2009, 9,4 M€. La dotation de solidarité urbaine, répartie selon les besoins dans les différentes villes de France, se chiffre, elle, à 1,15 M€. Le reste, ce sont des compensations liées à diverses réformes fiscales.
  4. Enfin, le budget est complété par des remboursements d'assurances, des cessions de biens immobiliers et le produit de différents services (piscine, halte-garderie, location des halles, etc).

Côté investissements, la Ville s'appuie essentiellement sur l'excédent de fonctionnement (différence entre les recettes et les charges de fonctionnement, 3 M€ cette année), les subventions et l'emprunt qui se chiffre en 2009 à 5,6 M€.

Voilà pour les recettes.

Ne reste plus qu'à dépenser cet argent. Et là, c'est beaucoup plus simple. Car la moitié du budget de Sète passe dans les salaires du millier d'agents municipaux, 20 % étant consacrés aux charges courantes (énergie, téléphone, fournitures de bureau, véhicules, etc.) et près de 18 % aux subventions.

Dans ce dernier domaine, le centre communal d'action sociale récupère la plus grosse part du gâteau (3,8 M€).
Les associations sportives, caritatives ou culturelles bénéficient, elles, d'une enveloppe annuelle de 2,95 M€.

François DORÉ

13/11/2008

Midi Libre 12/11/2008 « Sète doit être le port du Languedoc-Roussillon »

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Port de plaisance

Frêche promet un plan de 200 millions d'euros pour le port de Sète

RAPPEL
Il est venu, il a vu et il a convaincu. Les maires, conseillers généraux et régionaux du Bassin de Thau ont écouté hier matin le projet « sur dix ans » de Georges Frêche, président de la Région. Un projet estimé à 200 M€ (lire "Midi Libre" d'hier) auquel il est forcément difficile de ne pas adhérer. Car au final, « armateurs, port et travailleurs » ont tout à y gagner.

« Sète n'a jamais été le port du Languedoc- Roussillon », a asséné Frêche l'historien. Ce à quoi lui a répondu Frêche le politique : « Sète doit être le port du Languedoc- Roussillon. » Un dialogue imaginaire qui va pourtant profondément changer la physionomie des lieux. En six points.

Assis, à l'intérieur d'un préfabriqué grimé sang et or, devant un autobus de personnalités locales, Georges Frêche a d'abord épinglé.

Le port de Sète : « Il y a une malédiction sur ce port. Il est en difficulté depuis 20 ans et plus. Son activité est en baisse de 20 %. Et il ne représente que 4 % de l'emploi sur la zone sétoise contre 40 % au Havre. »

Les ports français : « Ils ont une mauvaise gestion. Aujourd'hui, les ports français, ce sont Rotterdam, Barcelone et Gênes. »

L'Etat : « C'est une catastrophe. Il n'a pas un rond et, en plus, il est long. Je défends le service public mais il doit se bouger un peu plus. Quand vous voyez les Chinois, on croit rêver. »

Et Véolia, volontaire pour gérer ports et aéroports : « Ils ont une gestion de père de famille, raplapla. »

Après ces politesses d'usage et quelque apartés sur Port-la-Nouvelle et Port-Vendres, les nuages se sont dissipés au-dessus de l'Île singulière, soufflés par un vent de « dynamisme, de modernité et de développement » et laissant apparaître un ciel « compétitif et attractif ».


1 Le pôle agro-industriel.- Il s'agit de restructurer le bout du port, sur la darse 2 et le quai J, là où Saipol a déjà son usine de diester. Ici sera construit, par la société Centre Grains, le nouveau silo à grains. La Région investira 12,8 M€ pour prolonger le quai J sur 150 m de long et 22 m de large (portique maritime à l'ouest, portique fluvial à l'est) et assurer les travaux de voiries. En projet également, une route entre le pôle et l'entrée du port côté La Peyrade.

2 Le pôle passagers.- 26 M€ devraient permettre de couvrir un projet en deux phases. D'abord, le doublement de l'escale dans le bassin Orsetti. Les travaux sont presque achevés et vont libérer un espace suffisant pour y ériger un nouveau poste de police et douanes ainsi que pour y accueillir à l'embarquement des passagers qui « à 80 %, arrivent avec leur voiture ». Ensuite, là où l'on peut encore voir pour quelque temps le silo à grains (môle Masselin), une nouvelle gare maritime sera édifiée, gare qui pourra recevoir des navires de plus de 200 m de long. Et quatre à la fois. Ceci devrait permettre d'accentuer les échanges avec le Maroc. A ce sujet, le président de la Région rencontrera Mohammed VI au printemps.

3 Le bassin du Midi.- Sa réhabilitation a été estimée à 4,5 M €. Les quais nord et sud sont en voie de consolidation. Le premier sera réservé aux thoniers, le second aux chalutiers.

4 La criée.- 250 000 € seront consacrés à sa rénovation (locaux, systèmes informatiques, optimisation des modes de vente).

5 Aire de carénage à Frontignan.- Un projet de 13 M€ est en cours pour installer une nouvelle aire sur les terre-pleins disponibles. La flotte de pêche languedocienne disposerait là d'un portique de 400 tonnes, d'une grue pour les petits métiers et d'un espace réservé aux bateaux de plaisance.

6 Réhabilitations, abandons.- L'ancien terrain de Total devrait être réhabilité dans quelques mois et offrira un nouvel espace (pour un nouveau trafic ?). Par ailleurs, la Région compte toujours « sur un trafic conteneurs » à Sète. En revanche, il est clair que le charbon n'est plus en odeur de sainteté, à cause de sa faible valeur ajoutée. A terme, selon la Région, l'activité devrait « disparaître » du port de Sète.

Photos Vincent ANDORRA

Yohan DOUCET

VOS REACTIONS

13/11/2008 à 21h38 | santiag 

Un début comme un autre mais pas un mot sur le transport fluvial entre le Rhône et la Méditerranée (les analystes disent que le trafic fluvial pourrait augmenter de 50% pour la prochaine décennie) ni sur le pb écologique du démantèlement des bateaux que personne dans la zone Europe ne veut faire.

Comment lutter contre Tanger qui va capter tous les conteneurs de la Méditerranée . Le cabotage entre l'Espagne et l'Italie on n'en parle pas pourtant les autoroutes et en particulier l'A9 sont saturée par ces transports latéraux

13/11/2008 à 15h48 | antonio 

Il ne manque encore PLUS qu'une escale attractive. Il manque des millions de tonnes de marchandises à décharger et des centaines de bateaux pour sortir le port de sa lente mais inexorable agonie. Les grues rouillent. Et les millions d'€uros continuent d'être engloutis. Qui est-ce qui en profite ? QUI ? Le port de Sète est un tonneau des Danaïdes. C'est dommage pour le contribuable!

13/11/2008 à 10h33 | gigi 

Le développement des échanges "Ferries" avec le Maroc et le développement de la plaisance, petite et grande, sont certainement les marchés les plus évidents du port de Sète.

Pour les croisièristes, il manque encore une escale attractive en image et pour les conteneurs, l'absence de tout hinterland industriel ou commercial de gros ne préfigure aucun accroissement notable.