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24/04/2012

Noureddine Smali : du savoir-faire à l’opportunité de l’évolution fulgurante de Farmex

Midi Libre Sète :  Noureddine Smali irrigue le monde de ses idées

Midi Libre 15/04/2012, 15 h 07 | Mis à jour le 15/04/2012, 15 h 22

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Atypique chef d’entreprise que Noureddine Smali, qui gère discrètement, de Mèze, son affaire florissante.

Atypique chef d’entreprise que Noureddine Smali, qui gère discrètement, de Mèze, son affaire florissante. (V.ANDORRA)

Excentré. Au propre comme au figuré. Noureddine Smali est homme de périphérie. Installé dans l’arrière-campagne de Mèze, au parc du Sesquier, loin de l’épicentre montpelliérain. Presque introuvable, planqué dans un vieux corps de ferme transformé en pépinière à matière grise. Tout là-bas, loin de l’égocentrisme des businessmen, avides de reconnaissance.

A 50 ans, ce natif des Cévennes aurait pourtant matière à éclabousser ses pairs de sa success story. Une histoire comme on les aime qui remonte à 1938 avec la création des établissements Compan à Nîmes. Le grand-oncle maternel avait alors créé un établissement spécialisé dans l’eau potable et l’irrigation. "Je viens de l’eau", distille Noureddine, économe de mots. Déjà le fluide dans l’ADN. Après un BTS en maîtrise de l’eau, un premier emploi en tant que commercial-export pour Irrifrance, Noureddine s’offre une formation pointue à l’Institut Français de Gestion. Assez solide pour attaquer le liquide.

Il crée Farmex en 1993, se lance dans l’aspersion d’ananas en Guinée et le goutte-à-goutte sur des bananeraies aux Caraïbes. Mais le gros coup d’accélérateur viendra d’un groupement de grands bailleurs de fonds internationaux qui réunissent 90 milliards d’euros de façon à permettre à 500 millions de terriens d’accéder à l’eau potable. C’est la bascule vers une nouvelle activité : l’eau potable et son assainissement. Aujourd’hui, 18 ans plus tard, Farmex est présent dans une trentaine de pays, et a conclu pas moins de 450 contrats.

Jamais, pourtant, Noureddine ne déborde. D’une simplicité désarmante, avec la modestie de ceux qui s’enthousiasment spontanément pour les deux coqs qui gambadent dans l’arrière-cour, Mister Smali préfère se confondre en une série de "Merci Najat !» C’est elle, son épouse, mère de ses trois enfants, salariée de l’entreprise qui veille au grain administratif et financier. Un tandem qui a su s’entourer d’une solide équipe d’ingénieurs, dont une trentaine travaille à Mèze, quand on retrouve les autres dans les filiales au Mozambique ou en Arménie.

C’est dans ce dernier pays que Farmex a d’ailleurs signé son chantier le plus titanesque avec la réhabilitation de 17 stations de pompage entre 2009 et 2011 pour un montant de 33 millions d’euros ! Stations de pompage, d’épuration, de potabilisation, irrigation, génie civil, électricité industrielle. Comme autant de domaines d’activités qui participent au succès de l ’entreprise mézoise. La banque HSBC ne s’y est évidemment pas trompée. Bilan solide, CA intégralement réalisé à l’export et belle carte de visite environnementale. HSBC a trouvé le client idéal. Noureddine Smali, lui, trace sa route. "Le marché de l’eau est gigantesque, mais il y a à manger pour tout le monde." Partageur, rêveur, fonceur.

CHIFFRES CLÉS

Une évolution fulgurante :

  • 30, comme le nombre de pays dans lesquels Farmex est présent.
  • 100, c’est le nombre de salariés de Farmex en 2012, dont 90 % d’ingénieurs et assimilés. En 2003, la société ne comptait que sept employés.
  • 25, c’est en millions d’euros le chiffres d’affaires de l’entreprise en 2011. En 2003, le CA n’atteignait pas les 3 millions d’euros.
  • 70 000, comme le nombre d’hectares déjà irrigués par Farmex à travers le monde.
  • 25, c’est, en tonnes, le poids de chacune des 63 pompes qui ont été installées en Arménie.
UNE ENTREPRISE ÉTHIQUE « PARCE QUE L’EAU DOIT ÊTRE ACCESSIBLE À TOUS »

En 2003 , Farmex a reçu le prix Ethique et coopération internationale attribué par le Sénat français pour ses actions de transfert de technologies et de formation auprès des opérateurs dans le domaine de l’hydraulique urbaine, à Saint-Vincent et Sainte-Lucie aux Caraïbes. Pour Noureddine Smali, « l’eau est un bien vital pour l’humanité. il faut savoir qu’un milliard de personnes boivent encore l’eau des fossés... C’est de notre devoir de les aider. »

Au-delà, Farmex met un point d’honneur à se mettre à disposition d’actions caritatives et profite de manière régulière de l’acheminement de matériel professionnel (pompes, vannes, canalisations...) vers ses “chantiers” pour y joindre des lits d’hopitaux, des fauteuils roulants ou encore des vêtements.

13:23 Publié dans Eau, Industrie, Pôle compétitivité Eau | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

13/03/2012

Le 6e Forum mondial de l’eau fait un passage à Sète

http://www.worldwaterforum6.org/en/
http://www.worldwaterforum6.org/fr/accueil/
www.solutionsforwater.org

MIDI LIBRE Sète, capitale mondiale de l’eau... pour un jour

M. C. - 12/03/2012, 11 h 05 | Mis à jour le 12/03/2012, 11 h 06

http://www.midilibre.fr/2012/03/12/sete-capitale-mondiale...

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La cause de la sauvegarde de la qualité du bassin de Thau pourrait s’enrichir de 480 M€ !

La cause de la sauvegarde de la qualité du bassin de Thau pourrait s’enrichir de 480 M€ ! (V.A.)

La ville accueille jeudi une journée délocalisée du Forum mondial de l’eau.

Après Marrakech (en 1997), La Haye, Kyoto, Mexico et Istanbul, c’est à Marseille que s’ouvre aujourd’hui le 6e Forum mondial de l’eau. Soit la plus grande manifestation internationale du genre dont les enjeux ne sont pas minces, puisqu’ils consistent à promouvoir des solutions à tous les problèmes de l’eau au XXIe siècle.

C’est dire l’importance, pour le bassin de Thau, de la journée délocalisée de ce Forum, jeudi prochain, à Sète. Ce jour-là, une centaine des plus grands spécialistes mondiaux de l’eau, d’institutionnels, d’élus, etc, se retrouveront salle Brassens. Ils viendront saluer le modèle de développement global de la lagune de Thau qu’ont décidé de mettre en place le SMBT (Syndicat mixte du Bassin de Thau), le Département de l’Hérault et l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse.

Derrière un intitulé un peu technocratique, “contrat de gestion intégré du territoire de Thau”, il s’agit d’enfin coordonner toutes les politiques publiques d’aménagement qui, séparément, n’ont pas toujours donné les résultats escomptés par le passé. Alors que la lagune est confrontée à des problématiques de plus en plus aigües en matière d’environnement, d’assainissement, d’eaux pluviales, de maintien de la pêche et de la conchyliculture, etc.

Concrètement, à travers ce contrat, l’Europe, l’Etat, l’Agence de l’Eau, la Région, le Département, les collectivités et professionnels s’engagent à mener conjointement un programme d’actions sur 6 ans (2012-2017) dont le SMBT assurera le suivi. A la clé : 480 M€ d’investissements, soit 80 M€ par an.

L’avenir dira si ce jeudi 15 mars 2012 aura vraiment été l’acte fondateur d’une nouvelle ère. Ou un gros coup d’épée dans... l’eau.

22/06/2010

Montpellier Journal « L’eau est un facteur de pouvoir politique en Languedoc-Roussillon »

Entretien avec Stéphane Ghiotti chargé de recherche au CNRS, sur le Pôle de compétitivité, l’alimentation en eau potable de Montpellier, la place des entreprises privées, le projet Aqua Domitia ou encore l’utilisation de l’eau comme moyen, pour un homme politique, de se maintenir au pouvoir et de mener à bien ses projets.

http://www.montpellier-journal.fr/2010/06/leau-est-un-fac...

Revenons au Pôle eau. On voit bien l’intérêt des entreprises (récupérer des compétences de chercheurs) mais quel est l’intérêt du monde universitaire ?

Je ne fais pas partie de ceux, à titre personnel, qui pensent que les universités en général, et les universités de sciences humaines et sociales en particulier, doivent se couper des partenariats possibles avec le privé.

Je trouve au contraire que les étudiants en sciences humaines et sociales ont de vraies compétences à faire valoir et je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas monnayable sur le marché du travail en direction des entreprises privées.

Après, sur le principe d’accoler les formations à des entreprises privées, il y a du bon et du moins bon : un projet pédagogique n’a pas  la même temporalité que celle, économique, d’une entreprise. Que fait-on pour financer une filière qui n’a plus de débouchés si on est pieds et poings liés ?

Mais sur le fond, d’une manière générale, ce pôle est une très bonne idée. Après, comme toujours, quel type de gouvernance y met-on ? C’est-à-dire, quelle est la place des universitaires, des chercheurs dans le conseil de décision ? Comment on oriente les sujets de recherches ? Quelles finalités ont-elles ? Pour qui ? Pour quoi ? Comment partage-t-on l’argent entre les différentes sciences ?

Ce pôle ne risque-t-il pas de renforcer la mainmise des entreprises privées sur la gestion de l’eau ?

De toute façon, elles ont la place qu’on veut bien leur laisser. Si le privé a en délégation la gestion de l’eau d’une commune, d’une agglo, d’une communauté de communes, etc. c’est qu’il y a eu suffisamment de consensus économique et politique pour que ça se fasse.

Il n’y a pas d’un côté les méchants et de l’autre les gentils. C’est trop facile de rejeter la pierre sur l’un ou sur l’autre. Quand on passe en délégation, c’est voté. Après, c’est quel contrôle démocratique on met derrière, quel type d’évaluation on fait, laisse-t-on un chèque en blanc, laisse-t-on faire pendant 20 ans, en parallèle se dote-t-on de services techniques en interne capables d’avoir un oeil ou alors est-ce qu’on délègue complètement ?

Avec le Pôle eau, n’y-a-t-il pas un risque que les collectivités de la région perdent encore en compétence et qu’en cas de volonté de reprendre la gestion de l’eau en régie, on leur rétorque qu’elles n’ont pas les compétences pour le faire ?

De toutes façons, je ne pense pas que les entreprises privées aient attendu le Pôle de compétitivité pour avoir le dessus sur les collectivités territoriales. C’est un processus engagé depuis la loi de la décentralisation. Ce que ça peut changer c’est qu’on va avoir une structuration institutionnelle parce qu’il y a quand même une forte volonté politique pour que ça apparaisse. C’est aussi symbolique que ce pôle émerge à l’échelle française, européenne voire mondiale, ce n’est pas neutre dans le contexte du Languedoc-Roussillon.

Pourquoi en Languedoc-Roussillon ?

C’est une région où l’eau est un élément majeur dans l’organisation du territoire et un facteur de pouvoir politique.

Et ça, c’est séculaire. C’est encore plus vrai depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Donc celui qui a la main sur les ressources a des marges de manœuvre fondamentales. Il suffit de regarder le projet Aqua Domitia et le discours politique sur la question pendant les régionales, par exemple de Bourquin [vice-président de la région] qui a dit qu’Aqua Domitia c’était pour aider l’agriculture et notamment la viticulture. Quand on sait que l’idée de Philippe Lamour, quand il construit le canal, c’est de flinguer la viticulture, c’est symbolique quand même. C’est de fracasser le Midi rouge qui s’ancre dans la viticulture et de faire la Californie en Languedoc-Roussillon. Faire des céréales, des cultures à haute valeur ajoutée.

Derrière les projets hydrauliques, il y a des projets politiques. Et quand on change l’occupation du sol, on change le foncier, les rapports sociaux, on fait venir d’autres types de personnes.

Projet Aqua domitia (source : dossier de presse de la région Languedoc-Roussillon, 1er septembre 2008)En caricaturant, l’idée c’était de faire venir des grands céréaliers comme sur la Beauce – même si ce n’est pas la même géographie ?

Ça se développe à un moment où les rapatriés d’Algérie arrivent qui, eux, ont l’expérience des grands domaines irrigués et on leur donne des terres, comme ça s’est passé sur une partie de la Camargue. Le canal Philippe Lamour et tous ces grands aménagements hydrauliques naissent dans les colonies, au Maroc et en Algérie. Ces grands projets ont aussi un arrière fond colonial.

[…]

Derrière l’eau, il y a un objectif agricole mais il y en a d’autres. Il suffit de regarder le tracé de l’extension du projet Aqua Domitia.

D’un point de vue hydraulique, c’est l’encerclement de la ville de Montpellier donc derrière, c’est quoi ? C’est l’eau urbaine, c’est vendre de l’eau aux villes parce que c’est là où c’est le plus rentable. Ce n’est pas de l’eau agricole. C’est vendre de l’eau où ? Sur l’artère qui passe à l’ouest, c’est toutes les stations littorales. Donc derrière c’est quoi ? Prolonger le modèle de développement urbain, touristique. L’objectif est clair, il n’est pas de sécuriser les ressources, c’est pipeau ça.

La suite est de plus en plus pertinente, à lire sur http://www.montpellier-journal.fr/2010/06/leau-est-un-fac...

17/05/2010

Montpellier décroche le pôle mondial de l’eau

Région - Objectif LR - 17-05-2010

Après trois ans de tractations, le label est enfin attribué. Q@LI-Mediterranée, l’un des 6 autres pôles de la région, voit le sien confirmé après quelques difficultés

La visite fin avril à Montpellier du ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, avait été prometteuse… c’est désormais officiel !
Après décision du comité interministériel de l’aménagement et du développement du territoire (CIADT) réuni le 11 mai, un nouveau pôle de compétitivité à vocation mondiale consacré à l’eau vient d’être labellisé à Montpellier, au nez et à la barbe de 18 concurrents.

Sébastien Fontbonne, nouveau directeur du pôle Eau, promet de « fédérer les forces des entreprises et des chercheurs » pour faire émerger des projets axés sur

  • l’identification et la mobilisation des ressources en eau,
  • la gestion concertée de la ressource en eau
  • et la réutilisation des eaux de toutes origines.

Plusieurs figures politiques ont salué et félicité la création de ce pôle, qui représente selon le président de Région Georges Frêche, « un atout considérable » qui « permettra d’attirer de nouvelles entreprises et de créer de l’emploi ».
Le premier vice-président de Montpellier Agglomération, Jean-Pierre Moure, a quant à lui signalé que la « collectivité restera un partenaire incontournable de ce nouveau pôle ».

Par ailleurs, le pôle déjà existant Q@li-MEDiterranée (sur l’agriculture et les produits innovants) est à nouveau labellisé.

En 2008, ce pôle s’était fait épingler à la suite d’une évaluation et avait été sommé de revoir en profondeur sa stratégie sous peine de perdre le label. C’est chose faite.

Le pôle a recentré sa thématique sur deux axes : une agriculture méditerranéenne compétitive et durable, et le développement de procédés innovants au service de l’industrie agro-alimentaire

Ysis Percq

Retrouvez dans le prochain numéro d’Objectif Languedoc-Roussillon (sortie le 28 mai) un supplément spécial sur les pôles de compétitivité du Languedoc-Roussillon.

Crédit photo : Ysis Percq
Légende : Le préfet de région, Claude Baland, accompagné des acteurs des pôles de compétitivité de la région, lors de la conférence sur la labellisation du pôle Eau.

Six nouveaux pôles de compétitivité dédiés aux éco-technologies labellisés

POLITIQUE - Actu-Environnement.com - 12/05/2010

Le Comité interministériel pour l'aménagement et le développement du territoire (Ciadt), réuni le 11 mai, a décidé de labelliser six nouveaux pôles dédiés aux éco-technologies, dans les domaines de l'eau, de la gestion des déchets, de la construction et de l'énergie, suite à l'appel à projet lancé le 30 juin 2009.

Il s'agit du

  • pôle ''Eau'' à vocation mondiale (gestion rationnelle des usages et assainissement pour une utilisation sécurisée; Languedoc-Roussillon, PACA et Midi-Pyrénées)
  • et ''Gestion des eaux continentales'' (qualité, santé, écosystèmes et maîtrise des polluants; Alsace-Lorraine).

Les quatre autres nouveaux pôles concernent :

  • ''Dream - Eaux et milieux'' (durabilité de la ressource en eau, énergie renouvelable et milieux naturels; Centre),
  • ''Avenia'' (gestion du sous-sol, capture et stockage du CO2, géothermie; Aquitaine),
  • ''Team²'' (valorisation des déchets, sites et sols pollués; Nord-Pas-de-Calais)
  • et ''Energivie'' (bâtiment durable et efficacité énergétique; Alsace).

Rappelons qu'en juin 2008 sur les 71 pôles de compétitivité que compte la France, 58 avaient rempli leurs objectifs.

Seuls sept des treize pôles qui ''présentaient des insuffisances importantes à l'issue de leur évaluation'' ont vu leur label renouvelé. Ces 7 pôles sont :

Pour ces pôles, ''un contrat de performance sera signé par le pôle, l'Etat et les collectivités territoriales impliquées'', a souligné le Ciadt.

En revanche, six autres pôles ont perdu leur label :

  • Mobilités et transports avancés (MTA),
  • Innoviandes,
  • Enfant,
  • Sporaltec,
  • le pôle Génie Civil-Eco-construction
  • et Prod'innov.

''Pour ces pôles non reconduits, les services de l'Etat sont mobilisés afin d'identifier des pistes de sortie, qui tiendront compte des spécificités de chacun : rapprochement avec d'autres pôles, mise en place de dispositifs de grappes d'entreprise, procédures de financements locaux ou nationaux'', a précisé Matignon.

''Le non-renouvellement ne doit pas être interprété comme un échec ou une sanction'', a déclaré hier le Premier Ministre François Fillon. ''Il s'avère simplement que les pôles de compétitivité ne constituent pas une réponse universelle à l'ensemble des politiques et des enjeux et qu'il y a des cas où d'autres politiques sont mieux adaptées'', a-t-il souligné.

Le Premier Ministre a également annoncé une ''prolongation d'un an de la phase 2 des pôles de compétitivité'' qui devait initialement s'achever en 2011. Une nouvelle évaluation des pôles aura donc lieu en 2012.

Rachida Boughriet

 

Un pôle de compétitivité "Eau" à vocation mondiale pour la PACA

SophiaNet.com - Jean-Pierre Largillet, le 12 mai 2010

La PACA va porter avec le Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, un des six nouveaux pôles dédiés aux écotechnologies qui ont été labellisés mardi par le Ciadt (Comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire). Le pôle PASS de Grasse, qui avait été incité à revoir sa copie en 2008 en même temps que treize autres pôles, a pu renouveler son label.

Un nouveau pôle "Eau" à vocation mondiale pour la PACA et donc pour la Côte d'Azur : c'est la bonne nouvelle qu'a apportée la réunion du Comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire qui s'est tenue mardi à Paris. Le Ciadt a labellisé en effet six nouveaux pôles de compétitivité liés aux écotechnologies dont un pôle "Eau" porté par la Paca et deux autres régions du sud, le Languedoc-Roussillon, et Midi-Pyrénées. Les cinq autres pôles dédiés aux écotechnologies concernent d'autres régions :

  • "Gestion des eaux continentales" (Alsace-Lorraine),
  • "Dream - Eaux et milieux" (Centre),
  • "Avenia - Gestion du sous-sol, capture et stockage du CO2, géothermie" (Aquitaine),
  • "Team² - Valorisation des déchets" (Nord-Pas-de-Calais)
  • "Energivie - Bâtiment durable et efficacité énergétique" (Alsace).

Des pôles dédiés aux écotechnologies dans la logique du Grenelle de l'environnement

Christian Estrosi,ministre de l'industrie et président de Nice Côte d'Azur et Michel Mercier, ministre de l'Aménagement du Territoire (un ministère que connaît bien le maire de Nice pour l'avoir dirigé et lancé en 2005 la politique des pôles de compétitivité) étaient d'ailleurs cet après-midi à Nice, dans les locaux de Veolia, pour présenter ces nouveaux pôles écotechnologies et notamment le pôle "Eau". Dans la matinée, les deux ministres se trouvaient à Paris en compagnie de la secrétaire d'Etat à l'Ecologie Chantal Jouanno, pour présenter ces labellisations effectuées dans le sillage du vote de la loi Grenelle 2 au Parlement.

Pour Chantal Jouanno, cette labellisation entre bien dans la logique de Grenelle de l'environnement. Dans ce cadre,  des dispositions ont été prises qui vont stimuler la demande et créer des besoins a expliqué la secrétaire d'Etat à l'Ecologie. En face, il était nécessaire de prendre des mesures apportant des réponses et stimulant l'offre. Christian Estrosi, de son côté, s'est réjoui de la labellisation des six nouveaux pôles. Il a rappelé ce qu'il avait eu l'occasion de dire devant les industriels azuréens lors de la restitution du Livre Blanc de l'Industrie des Alpes-Maritimes : la croissance verte c'est l'avenir. Selon lui, elle représente un potentiel de 50 milliards d'euros d'activité et de 280.000 emplois d'ici 2020.

Grasse : le pôle PASS sauve son label

Cette récente réunion du Ciadt n'aura pas fait cependant que des heureux. Lors de l'évaluation des quelque 71 pôles français réalisée en 2008, treize pôles, dont celui des Parfums, Arômes, Senteurs, Saveurs à Grasse (PASS), avaient été invités à revoir leur copie en raison des insuffisances qui avaient été pointées. Mardi, six de ces treize pôles se sont vus retirer leur label et bénéficieront d'une procédure d'accompagnement et de sortie. Un délabellisation qui n'a pas manqué de faire grincer des dents.

Le pôle PASS, qui avait engagé un gros travail de refonte, a pu quant à lui conserver son label qui lui a été renouvelé. Ont perdu leur label les pôles "Mobilités et transports avancés" (Poitou, Futuroscope), "Innoviandes" (Auvergne), "Enfant" (Cholet, Maine-et-Loire), "Sporaltec" (Rhône-Alpes), "Génie civil/éco-construction" (Nantes-Saint-Nazaire) et "Prod'innov" (Aquitaine). Une nouvelle évaluation devrait avoir lieu en 2012 alors que la deuxième phase du dispositif, qui devait initialement s'achever en 2011, a été prolongée d'un an.

04/05/2010

Objectif-LR - Pôle eau à Montpellier – Futura Sciences – Cactus pour traiter eau

03-05-2010

Le ministre de l’Industrie souhaite un pôle de l’eau à Montpellier

En déplacement le 29 avril à Montpellier, Christian Estrosi a assuré qu’une annonce serait faite mi-mai sur la création d’un 6e pôle de compétitivité en région.

En visite à l’Université de Montpellier II, le ministre de l’Industrie a confirmé à mots couverts la création prochaine d’un pôle mondial de compétitivité sur l’eau basé à Montpellier et associant les régions de Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et PACA :

« Je ne peux pas vous confirmer le verdict avant l’heure, mais ce n’est pas un hasard si je suis ici aujourd’hui. Je suis convaincu que votre cluster a les qualités pour rayonner à l’international. »

Christian Estrosi a confirmé que la stratégie nationale d’industrialisation se verra dotée d’une nouvelle feuille de route. La création fin mai d’un label « Entreprise innovante » devrait permettre d’intégrer plus facilement les « business angels » et le capital-risque au sein des pôles pour faciliter « le passage d’une culture de la recherche à une culture de l’innovation industrielle. »

En outre, cinq clusters mondiaux seront créés à partir des 71 pôles actuels, initiés en 2004 dans toute la France.

Retrouvez un dossier complet sur les pôles de compétitivité de la région dans le supplément du prochain n° d’Objectif Languedoc-Roussillon (104), en kiosque le 28 mai.

Légende : Christian Estrosi, ministre de l’industrie, avec Danièle Hérin, présidente de l’Université de Montpellier II
Crédit photo : Edouard Hannoteaux

Eau potable : du cactus pour traiter l'eau dans les pays du tiers-monde

Par Grégoire Macqueron, Futura-Sciences http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-du...

Le figuier de Barbarie produit des fruits délicieux et des piquants qui en font une clôture efficace pour le bétail dans les pays en voie de développement. Ses tiges charnues renferment aussi une substance capable d’éliminer les impuretés et une très grande partie des bactéries de l'eau. Une aubaine pour les pays en développement qui souffrent d’importants problèmes d’accès à l’eau potable !

L’accès à l’eau potable est un enjeu sanitaire très important dans les pays en voie de développement où plus d’un milliard de personnes n’y ont pas accès et où huit millions de personnes meurent par an des maladiespropagées par l’eau selon l’Unesco.

Plusieurs études de terrain ont montré que les installations de traitement des eaux dans ces pays souffraient d’un problème de coût et de robustesse technique qui provoque leur abandon. D’après ces études, la meilleure solution est d’utiliser des ressources locales pour assurer l’usage à long terme de ces installations.

Après les graines de Moringa (Moringa oleifera), c’est au tour du figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica) d’apporter un moyen bon marché, simple et accessible de potabilisation des eaux. Comme le Moringa, le figuier de Barbarie pousse dans les pays en développement (d’Amérique latine, d’Afrique et du Moyen-Orient) et contient des substances de floculation.

Ainsi que l’explique Norma Alcantar de l’Université de la Floride du Sud (USF) dans la revue Environmental Science and Technology, ce cactus était déjà utilisé par les Mexicains pour purifier l’eau au 19e siècle. Son équipe a donc cherché un moyen d’exploiter ce cactus originaire du Mexique pour améliorer la qualité des eaux de boisson. Ainsi, après la gueule de bois, ce cactus pourrait lutter contre un autre problème de boisson, plus vital.

Du jus de cactus qui élimine près de 98% des bactéries

Les expériences sont concluantes puisque l’extrait des raquettes (tiges charnues) du figuier de Barbarie assure une agrégation des particules desédiment et des bactéries contenues dans les eaux testées. Une fois ces agrégats tombés au fond des réservoirs, l’eau se trouve débarrassée de ses sédiments et de 97 à 98% des bactéries.

Ce pouvoir de floculation est dû au mucilage des raquettes, qui sert à la plante à stocker l’eau. Facilement extractible en faisant simplement bouillir les tiges de figuier, cette substance qui gonfle au contact de l’eau et forme un gel s’est révélée efficace comme agent floculant pour les sédiments testés, des argiles, et pour Bacillus cereus, une bactérie commune responsable d’intoxication alimentaire (nausées, vomissements, diarrhées) chez les personnes au système immunitaire déprimé.

Si le mucilage de ce cactus ne garantit pas l’élimination de toutes les bactéries ni des divers polluants qui peuvent contaminer l’eau, cette technique de traitement des eaux améliore significativement la qualité des eaux de boisson et donc l’accès à l’eau potable. Sous réserve d’une capacité de production suffisante en figuiers de Barbarie, les pays en voie de développement pourraient adopter durablement cette technique simple d’usage et bon marché.

13:26 Publié dans Eau, Pôle compétitivité Eau, Recyclage | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

06/12/2009

La lettre M n° • 1128 : La filière « eau » régionale veut devenir un pôle mondial

L'enquête de cette semaine

Une mission de prospection a eu lieu en Belgique et aux pays-bas

« En juin 2010, Montpellier accueillera le premier salon régional entièrement dédié à l’eau, annonce Georges Frêche. Baptisée Hydrogaïa, cette manifestation est appelé à devenir une référence mondiale dans ce domaine, dans l’optique de la création d’un pôle mondial de compétitivité ».

Montpellier Agglomération a déposé sa candidature en octobre pour la création de ce pôle. Le verdict de l’État est attendu d’ici à la fin de l’année. « Si notre dossier est accepté, le pôle sera basé à Montpellier et axé sur les technologies de l’eau, explique Louis Pouget, vice-président de la CAM et délégué à la commission « eau et assainissement ». Cela nous permettra de coordonner plusieurs structures existantes implantées en région Midi-Pyrénées, Paca et Languedoc-Roussillon afin de préparer des solutions d’avenir et de développer l’emploi et la compétitivité des différents acteurs économiques sur ce marché très porteur ».

Reconnaissance internationale

Un choix lourd de conséquence et un enjeu majeur pour l’ensemble des opérateurs régionaux présents en L.-R. : « Car par-delà la mise en réseau de ces différentes structures et de leurs propres réseaux en France et à l’étranger, ce pôle bénéficiera de ses propres connexions internationales, que ce soit en Europe ou au niveau mondial. Il est par ailleurs appelé à devenir un véritable laboratoire, où l’on pourra tester en grandeur nature les technologies du futur se rapportant à la gestion de l’eau, en mettant en avant les compétences françaises dans ce domaine. Une réelle opportunité avant le Conseil mondial de l’eau qui doit se tenir à Marseille en 2012 », poursuit l’élu montpelliérain. Une initiative qui fait l’unanimité chez les principaux acteurs concernés.

IBM en support technologique

« D’ores et déjà nous souhaitons travailler en liaison étroite avec les entreprises et les laboratoires de recherche installés à Montpellier et en région. La volonté d’IBM est d’apporter un soutien technologique aux opérateurs régionaux en misant sur les synergies locales », confie Antoine Guillamo, le manager de l’European benchmark center d’IBM Montpellier (260 personnes, 7 à 8 000 clients dans le monde).

Nouveau centre mondial d’excellence pour la gestion de l’eau depuis le 19 novembre, le centre montpelliérain est appelé à jouer un rôle moteur dans l’éventualité où Montpellier obtiendrait le statut de pôle mondial de compétitivité.
« La possibilité de s’appuyer sur l’unité de calcul scientifique d’IBM nous permettra par exemple de modéliser les risques liés aux inondations ou aux impacts locaux liés au changement climatique », souligne Pierre Chevalier, à la direction de l’Institut languedocien de recherche sur l’eau et l’environnement (ILEE), qui regroupe 600 scientifiques relevant de 12 établissements de recherche et d’enseignement supérieur.

Une mission prospective

Dans ce contexte, la mission organisée aux Pays-Bas et en Belgique par Montpellier Agglomération du 24 au 26 novembre aura permis de catalyser les énergies et de renforcer les liens entre les différents participants en vue de la création du futur pôle de l’eau : Steria (SSII), Lysa (gestion et maintenance durable de systèmes d’eau et d’assainissement), GDF Suez (filiale Suez environnement leader mondial des métiers de l’eau et de l’environnement), Cereg Ingenierie (maîtrise d’œuvre spécialisée environnement), BRLi (bureau d’études) et IBM côté entreprises, laboratoires ILEE, centre LGEI (Environnement et risques industriels de l’École des Mines d’Alès), IEM Montpellier (recherche sur les membranes) et CIHEAM-IAMM (gestion de l’eau et des pollutions) pour la recherche. S’il voit le jour, le pôle de compétitivité travaillera autour de quatre axes thématiques :

  • l’identification et la mobilisation des ressources en eau,
  • la gestion concertée de la ressource en eau et des usages dans des contextes exacerbés par les changements globaux,
  • la réutilisation des eaux de toutes origines
  • et les approches institutionnelles et sociétales en matière d’acteurs et de décisions.


David Danielzik

Verbatim
Rudolf Bouh Mana, Steria

« L’eau est au cœur de l’activité de l’agence montpelliéraine du groupe Steria (1,8 Md€ de CA – 19 000 collaborateurs). Nous accompagnons nos clients dans la gestion, le suivi et la préservation des ressources en eau. La possibilité de créer une dynamique régionale autour de ces problématiques constitue donc à nos yeux une réelle opportunité de développement. »

Philippe Legrusse, IAMM Montpellier

« Le projet de création du pôle mondial de compétitivité eau à Montpellier dépasse le seul cadre régional. Cela nous permettra d’élargir nos partenariats avec d’autres unités de recherche françaises et européennes. »

François-Marie Perrot, Lysa

« Notre métier est celui d’un ensemblier maîtrisant l’ensemble des savoirs requis en matière de service d’eau et d’assainissement ayant pour clients des pays défavorisés ou en développement. Nous agrégeons des technologies de pointe pour les adapter à des situations difficiles. De fait, en nous rapprochant d’opérateurs spécialisés dans ces métiers, nous allons pouvoir développer l’éventail de nos solutions techniques. »

30/09/2008

Comment Veolia et Frêche se sont payés un « Congrès mondial de l’eau »

De Jean-Louis Couture (Région de Montpellier , France) - Consultant international - gestion institutionnelle et sociale de l'eau, des ressources naturelles et du foncier

Les Montpelliérains ont eu la surprise de se découvrir habitants de la « capitale mondiale de l’eau » en cette rentrée de septembre 2008 dans la « seule région de France ayant réussi à maîtriser l’eau ».

Depuis 3 ans, le congrès d’une discrète association scientifique internationale, l’IWRA[1], Association Internationale des Ressources en Eau, créée en 1972 dans un contexte international tendu sur une ressource naturelle toujours convoitée, et qui vivotait avec seulement 200 adhérents jusqu’en 2005, était préparé par quelques scientifiques bien engagés en politique locale.

Malheureusement, le succès ne fut pas au rendez-vous avec 400 inscriptions confirmées un mois avant le congrès, et à peine 700 participants dont beaucoup de montpelliérains sur les 1000 prévus[2], mais où l’on a guère vu consommateurs d’eau, écologistes, agriculteurs, pêcheurs… en ces temps de consultation publique sur l’eau.

Malgré cela, il fut une vitrine politique et commerciale pour les grands projets régionaux et leurs sociétés « investisseurs » ou « gestionnaires », Veolia, Vinci,… alliées pour la circonstance aux politiques régionaux dans un vaste projet d’intégration hydraulique du Rhône à Barcelone ou même Valencia, baptisé Aqua Domitia[3], du nom de l’Empereur Domitien, qui a laissé naguère sa marque avec la Via du même nom traversant la province Narbonnaise. Modèle impérial de l’encombrant leader socialiste régional, Georges Frêche, qui transcende ainsi sa frustration de n’avoir jamais été ministre d’aucun gouvernement socialiste.

La préparation de ce congrès a été portée par l’ILEE[4] et l’association Verseau[5] sous le couvert d’un obscur « Water Cluster », en pleine période de grandes manœuvres autour de la réforme de la Recherche et de l’enseignement supérieur. De grands projets d’aménagement hydraulique régional, comme cette resucée du canal Rhône-Barcelone, conduits par la Région Languedoc-Roussillon présidée par Georges Frêche (ex-PS) et aussi le Conseil Général de l’Hérault présidé par André Vézinhet (PS), promoteur quant à lui des « pompages d’essai » concurrents, inutiles[6] et catastrophiques sur la source karstique des Cent-Fonts détruisant un biotope cavernicole unique et protégé. Ce dans le but d’assurer l’alimentation en eau de Montpellier qui n’en a pas besoin. Echec. Sans qu’aucune sanction administrative ne soit prise. Non sans intenter de multiples procès aux associations écologistes locales, qui ont toujours obtenu des non-lieux.

Le « Water Cluster » regroupe la major Veolia, le tout nouveau groupement régional d’entreprises du secteur Eau, nommé Swelia, malheureuse contraction de Suez-Veolia qui inquiète les PME, puis BRL, la célèbre Compagnie du canal du Bas-Rhone Languedoc, éternellement déficitaire suite à l’échec historique du développement de l’irrigation en Languedoc pour remplacer la viticulture en crise dans les années 60-70, et dont le patrimoine vient d’être transféré de l’Etat à la Région, enfin, l’association Verseau et l’ILEE.

Ce groupement constitué à l’arraché à l’ombre de la puissance tutélaire régionale, réalise le rêve des administrateurs de l’association Verseau pour créer un de ces fameux « pôles de compétitivité» promus par M. Dominique de Villepin, et qui serait localement spécialisé sur l’eau. Ce qui tombe bien. Ce projet de pôle est pour l’instant toujours recalé par l’Etat, seul à décider en la matière. Ce qui n’empêche pas le « Water Cluster » de faire du lobbying, congrès mondial IWRA à l’appui, pour y donner une caution scientifique internationale peu regardante. L’ancien président de l’IWRA, M. Aly Shady, ne disait-il pas avec subtilité, « faire des grands barrages ou mourir de faim. », ignorant les controverses autour de ceux-ci surtout dans le Tiers-Monde et aux USA. De quoi valider aussi le projet d’une chaire universitaire privée sur l’eau que financerait Veolia, qui gère l’eau de Montpellier, annoncée au détour d’un repas lors du congrès par Messieurs Frêche et Proglio[7].

Pour une cause pareille, il fallait bien convoquer les « Sept Plaies de Septimanie », au nombre desquelles les inondations, les sécheresses, le rehaussement du niveau de la mer et l’érosion littorale, la croissance démographique, le réchauffement climatique et… la fonte des glaciers, car le maître de séance n’est autre qu’un éminent glaciologue tropicaliste, M. Bernard Pouyaud, directeur de recherches en hydrologie à l’IRD[8] par ailleurs président de l’association Verseau, militant RPR villepiniste et secrétaire exécutif de la toute nouvelle « Agence de moyens », AIRD, de cet imposant institut, futur sésame financier de tout programme de recherche. Autant en avoir les clés.

Et le congrès mondial fut sauvé de justesse.

Etonnante résurrection que celle de l’association Verseau dont le président est un homme de ressources, et pas seulement aquatiques. Au bord de la faillite en 2006, mais miraculeusement rétablie en 2008, après une année 2007 pour le moins agitée. Grâce à quelque 130 000 euros de subventions indirectes ingénieusement obtenues et à de nombreux artifices comptables qui bouleversent les règles de l’art.

Qu’est-ce que l’association Verseau ?

Créée il y a plus de 20 ans pour rapprocher les chercheurs des entreprises et des collectivités locales pour œuvrer dans le domaine de l’eau (transfert de technologies, études et expertise, développement institutionnel, lobbying…), Verseau est une association qui regroupe le Conseil général de l’Hérault, une grosse partie des instituts des sciences de l’eau de Montpellier, la compagnie BRL, Swelia, etc…

C’est aussi un sous-traitant de bureaux d’études commerciaux extérieurs. Sur une question au coeur des rapports de force régionaux, elle fut toujours secouée par des crises financières aggravées par une gestion d’amateur et une absence de fonds propres. Régulièrement remise à flot grâce à des subsides publics, elle replonge immanquablement. Sans jamais réussir sa mission originelle… amorcer une gestion locale de l’eau sereine. Mais la période a changé avec les grands projets d’aménagement régionaux… Il faut des cautions scientifiques d’où l’utilité d’une association-passerelle.

Donnée pour défaillante par sa banque, le Crédit (peu) Coopératif, qui lui coupait sa ligne de trésorerie en 2007, l’association Verseau a pourtant su mettre à profit les financements des autres, à commencer les instituts publics de recherche ou universités, voire agences administratives diverses, comme l’ADEME ou l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée-Corse.

« Avec une perte nette (après impôt) de 20 245 €, pour un chiffre d’affaires global de 518 581€ l’année 2006 marque un recul dans la stabilisation financière de l’Association amorcée depuis 4 ans », prévient le rapport moral annuel. L’année 2007 marque une tension extrême : rupture de trésorerie dès l’été et absence de rentrées en vue (il faut trouver 40% du chiffre d’affaires en 4 mois) malgré le Congrès mondial de l’eau et quelques contrats captifs avec le Conseil Général de l’Hérault, justifiant force prestations de services pour la coopération décentralisée avec le Maroc ou la Tunisie.

Il faut parer vite au redressement et c’est là qu’un urgent fléchage de fonds de la recherche scientifique publique s’organise à plusieurs niveaux : il faut sauver le soldat « Congrès mondial de l’eau », événement majeur pour l’association et la fin de carrière du président Pouyaud mais aussi vitrine des grands projets régionaux.

Préparé dès 2006, cet événement bénéficiait déjà de personnel rémunéré à temps plein par une subvention européenne gérée par Agropolis, avec Verseau comme sous-traitant, en particulier pour la construction du site web du Congrès, sans que le premier en soit informé. Ceci n’empêcha pas Verseau de le refacturer à l’Université Montpellier 2 (UM2), dont chacun sait qu’elle roule sur l’or.

Rebelote en 2007. Soit 16500 euros au moins de rentrées grâce à ce qui s’appellerait une double facturation, facilitée par le fait que le président Pouyaud est aussi IRD et Maison des Sciences de l’Eau/UM2 tout en étant Verseau, comme son associé scientifique Chevallier, co-administrateur de Verseau, et chercheur IRD à la MSE. Pas sûr que la Commission européenne apprécie.

L’expert-comptable de Verseau, M. Didier Colin, n’y a vu que du feu, pourtant il est aussi… commissaire aux comptes du-dit projet euro-méditerranéen géré par Agropolis et sous-traité à Verseau, sans que l’administration d’Agropolis ne réagisse. Juge et partie, certes mais conception tolérante de la notion de conflit d’intérêts. Pendant ce temps-là, le vrai commissaire aux comptes de Verseau, Michel Comte, s’arrache les cheveux : ces travaux ont-ils été faits ? Et facturés quand et à qui ? Comment certifier la sincérité des comptes ? Question de détail car Verseau est aussi membre du Conseil d’administration d’Agropolis, ce qui a permis de débloquer un petit supplément de 20 000 Euros en 2007 toujours sur le même projet euro-méditerranéen.

Il faut dire que Colin est un expert en la matière : le Midi Libre révélait en mars 2007 que le juge et le fisc avaient perquisitionné son cabinet et scanné son ordinateur retrouvant des contrats anti-datés octroyant d’exorbitantes indemnités de rupture de contrat à verser par la Région au couple qui exploitait la Maison du Languedoc à Barcelone pour le compte de Prodexport, une émanation de la Région Languedoc-Roussillon, dont le staff adoubé par le président d’alors Jacques Blanc a été viré (Affaire Pouzilhac) lors de l’arrivée du nouveau président, Georges Frêche, en 2004. Poursuites pénales en cours pour gestion indélicate. Manque de chance, Colin mange à tous les rateliers, y compris à celui du Conseil général… socialiste, grand protecteur de Verseau. Et comme c’est la guerre de leadership sur l’Hérault entre son président, Vézinhet, et Frêche, par ailleurs président de l’Agglo de Montpellier, on craint les règlements de comptes après les sénatoriales avec leurs deux listes PS concurrentes qui vont faire un tabac.

Autre ficelle utilisée par le président de Verseau pour soulager la trésorerie à défaut du budget : mettre une partie du personnel en congés sans solde pendant un an et… le faire embaucher en CDD par son institut IRD sur son propre programme de recherche en glaciologie en Asie Centrale, nommé Jayhun, en prétextant l’utilité extrême de traduire du Russe des bases de données chiffrées (?) alors que l’on touche à la fin du programme. Sans doute pour utiliser des reliquats. Gageons que les partenaires allemands ou anglais n’auront point été avisés. Quant aux Tadjiks, Ouzbeks et autres Kirghizes, ils ont d’autres chats à fouetter. Heureusement que la recherche publique est riche… et financée sur un programme INCO par l’Europe, laquelle doit se féliciter de sauver de la faillite de si indispensables institutions.

Rebelote sur un autre programme, le Basin Focal Project Volta, logé à la Maison des Sciences de l’Eau à l’Université Montpellier 2, mais financé par l’IRD en contrepartie française dans le cadre d’un « challenge programme international », et qui financera Verseau pour des travaux de réécriture et de synthèse de… travaux d’étudiants un peu hasardeux sur « l’eau, la pauvreté, l’agriculture pluviale,… » en se demandant pourquoi les paysans sahéliens n’arrivaient pas à utiliser correctement l’eau. La recherche de pointe, en somme. Nul doute que Mme Valérie Pécresse sera convaincue et ne manquera pas d’attribuer le label « Pôle de compétitivité Eau » à notre glorieuse équipe des sciences de l’eau montpelliéraine.

Pourquoi ne pas profiter non plus des relations politiques locales pour gratter quelque subside public complémentaire? En utilisant les règles de marché en gré à gré, c’est tout à fait possible grâce à la procédure allégée de commandes d’études de l’ADEME Languedoc-Roussillon, plafonnée à 4000 euros pièce, organisme dont les deux directeurs sont engagés en politique locale avec des résultats plus ou moins heureux aux municipales de Villeneuve les Maguelonne ou Pérols. Mais 4000 euros, c’est peu. Alors trois notes de synthèse sur les énergies renouvelables en Mer Noire ont permis de dégager le triple. A quand une note de synthèse des notes de synthèse ?

Grâce à ce genre d’artifices, le président de Verseau a pu démontrer que le Crédit Coopératif faisait vraiment preuve de mauvaise volonté. Gageons que demain il fera de même avec l’agence de moyens AIRD qui, logée à l’IRD, est sensée co-financer les programmes de recherche internationaux des divers instituts (INRA, INSERM, IRD, CNRS, IFREMER…).

Combien a coûté le Congrès mondial de l’eau ? Et qui a payé ?

Le budget total avoisinerait les 800 000 euros. Avec des tarifs européens à 500 euros et 200 pour les participants du Sud, on peut estimer les recettes pour 700 participants, dont 300 du Sud, à 260 000 Euros, plus quelques recettes diverses (espaces publicitaires).

Des subventions ont été votées ou octroyées : collectivités locales et régionales, 200 000 ; agence de l’eau, 50 000 ; instituts publics de recherche, 86 000 ; entreprises privées, 70 000. Total recettes : 666 000 Euros. Déficit : environ 143 000 Euros.

Alors qui a payé ? L’IRD et l’ADEME mais avec des bouts de ficelle sous couvert d’études ou expertises pour ne pas dire qu’ils subventionnaient encore plus le Congrès ou bien Verseau.

Pour un montant équivalant grosso-modo au trou de 2007, soit environ 140 000 Euros.

On attend la publication des vrais chiffres.

Quand on sait que les subventions d’événements sont plafonnées dans les instituts scientifiques à 12 000 Euros, il y a justement de quoi sauter… au plafond.

Et le coût de la com ?

Heureusement que la communication de la Région et du Conseil général ont matraqué pendant deux mois que « notre corps était composé à 65% d’eau…et qu’ils y pourvoyaient », la science seule n’aurait jamais pu nous convaincre.

En plus, grâce à cette assommante campagne de presse, les Languedociens ont appris la menace réelle de « l’eau calcaire » (sic ![9]) et de « la salinisation des nappes côtières » provoquée par les surpompages des campings, golfs et hôtels du littoral dans un contexte où l’Etat a abandonné toute prérogative de contrôle avec la mirifique promesse de l’eau du Bas-Rhône qui va régler tous les problèmes mais empêche les acteurs de l’eau de s’auto-organiser, démoralisant chaque jour un peu plus les petits élus locaux[10]. Mais de çà, point de bruit.

Des précédents fâcheux.

Ainsi, un audit interne d’Agropolis International[11], réalisé par les experts Jacques Solié (ENSAM) et Jean-François Renard (CIRAD) en 2006, sur la gestion d’un projet euro-méditerranéen de gestion de l’eau financé par la Commission européenne mettait en évidence après trois ans de négligence de son directeur général le fait que « l’association Verseau s’était servi sur le projet » dont profitait sans délégation de signature son chargé de mission Eau, ancien directeur international de Verseau, Michel Soulié, ingénieur de recherche de 2ème classe de l’université Montpellier 2. Il en profita entre autres pour y embaucher son épouse sous son nom de jeune fille alors qu’elle était employée par… Verseau et pour y flécher facturation de services et d’expertises, sans en référer à sa hiérarchie. L’affaire se termina presque mal pour Agropolis qui perdit près de 700 000 euros, mais sans aucune sanction pour le responsable des dégâts, bien protégé par ses mentors régionaux socialistes. A moins qu’il ne détienne quelque dossier brûlant.

Déjà, un rapport confidentiel du Ministère des Affaires Etrangères dénonçait sur plus de 7 pages détaillées en juillet 2004, à la suite d’un colloque à Agropolis, « l’absence de valeur ajoutée de ses subventions (plus de 130 000 euros) pour une étude de faisabilité d’un projet d’observatoire de l’irrigation en Méditerranée » réalisée par l’IME, Institut Méditerranéen de l’Eau basé à Marseille, et administré entre autres par le même ancien directeur international de Verseau, Michel Soulié, aux côtés de Loïc Fauchon, le PDG de la SEM, Société des Eaux de Marseille, filiale à parts égales de Veolia et Lyonnaise des Eaux. Sans suites.

Une habitude de la maison ?

Cette association très institutionnelle qu’est Verseau a longtemps été dirigée par le Directeur de l’Eau et de l’Environnement du Conseil Général de l’Hérault, Serge Miquel, aujourd’hui vice-président de Verseau et alors secrétaire général jusqu’en 2000. A ce titre il a ainsi embauché l’épouse de l’Inspecteur Général Honoraire des Ponts et Chaussées et membre de l’Inspection Générale de l’Environnement, Claude Lefrou, ancien directeur du BRGM[12] et d’agence de l’eau, mais inamovible trésorier de Verseau. La dame Lefrou a eu ainsi l’honneur d’être l’aide documentaliste à temps partiel la mieux payée de France, avec statut cadre, pendant 4 ans de 1997 à 2001, histoire de compléter ses points-retraite. Malheureusement licenciée par son trésorier de mari pour cause de banqueroute en 2002. Cela a-t-il permis l’absence d’enquête de la part de l’Inspection Générale de l’Environnement lors de la destruction de la Source des Cent Fonts par le même Miquel ? Lequel assurait ses grands dieux avoir trouvé un gisement d’eau inépuisable, mal conseillé qu’il était par une certaine intelligentsia montpelliéraine de l’eau bien connue de Verseau, puisqu’elle en fait partie. L’aubaine aquatique s’est révélé « pipi de moineau » malgré la production de données pseudo-scientifiques fort opportunes pour contrarier les écolos récalcitrants. Personne ne fut convaincu.

Un précédent familial :

Le rejeton Pouyaud, lui aussi chercheur à l’IRD, en ichtyologie a été au cœur d’un petit scandale scientifique international en 1999-2000. Afin d’apposer son nom de « découvreur » d’une nouvelle espèce de Coelacanthe en Indonésie, ce poisson préhistorique très rare, il n’a pas hésité à … utiliser la photo du Coelacanthe d’un chercheur américain qui a eu la surprise de la découvrir dans une prestigieuse revue scientifique américaine. Vérification faite au scanner, il s’agissait bien du même. Carton rouge, chez les ichtyologues, spécialistes des poissons. Mais l’avis de découverte est toujours sur le site web de l’IRD.


[1] International Water Resources Association.

[2] Midi Libre, 3 Sept. 2008.

[3] Il s’agit de la troisième tentative de canal du Languedoc, les deux dernières étant aussi prétextées par la prétendue menace de pénurie d’eau structurelle de Barcelone, dont les Espagnols et Catalans n’ont finalement pas voulu.

[4] Institut Languedocien de l’Eau et de l’Environnement, Institut Fédératif de Recherche.

[5] Créée il y a 20 ans pour rapprocher les universités techniques des entreprises du secteur Eau et des collectivités locales afin de valoriser les résultats de la recherche.

[6] Sur un site que l’ancêtre de Veolia, la Compagnie Générale des Eaux, avait abandonné en 1992, faute d’un débit suffisant.

[7] Midi Libre, 4 sept. 2008.

[8] Institut de Recherche sur le Développement, ancien ORSTOM.

[9] Midi Libre, 1er Sept. 2008.

[10] Comme le président du Syndicat Mixte de la nappe de l’Astien, vers Agde.

[11] Qui regroupe une quarantaine d’établissements publics de recherche, d’enseignement, des collectivités et des organisations socio-professionnelles.

[12] Bureau de Recherches géologiques et Minières.

21:50 Publié dans Pôle compétitivité Eau, Région | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook