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19/03/2012

Système écologique de 1e ordre en perdition ?

Une affaire 100% franco-française, où les uns font monter les enchères, les autres se voient déjà dépouillés de leur sol, et l’innovation brille par son absence, aussi bien côté privé, que régional ! Côté autorités on ne voit que les pertes d’emplois possibles. Pourtant, mettre en valeur un tel écosystème serait un bel enjeux, pour notre littoral. 
On en jugera sur les 2 exemples présentés habilement par cet américain Dan au cours de ces 2 conférences TED, pleines d’humour et d’enseignements :

L’article d’origine et les commentaires sur http://www.objectif-lr.com/languedoc-roussillon/Actualite...

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OBJECTIF-LR 12-03-2012 : L’avenir des Salins du Midi mobilise les élus

- Gard

L’annonce de la mise en vente des Salins du Midi suscite l’inquiétude des élus gardois. Après l’organisation d’une table ronde le 6 mars 2012, ceux-ci évoquent des pistes de relance industrielle du site.

Officialisée le 29 février 2012, la mise en vente des Salins du Midi par ses propriétaires (les fonds d’investissement français Chequers et Abénex, entrés au capital en 2004) a connu une première phase financière, avec la désignation de la banque d’affaires Lazard mandatée pour ce dossier.

L’affaire entre désormais dans une phase politique, car l’annonce de la vente déchaîne la colère des élus des collectivités concernées par l’activité du site gardois.

« Nous sommes outrés de l’évolution de ce dossier, s’enflamme Robert Crauste, conseiller municipal (PS) du Grau du Roi et conseiller régional. Nous n’arrivons pas avoir de dialogue avec la direction et notamment avec Pierre Lévi, président de la Compagnie des Salins du Midi. Cela fait longtemps que nous dénonçons le montage de LBO, et finalement, ce que l’on craignait est arrivé. Une fois tiré le jus de l’entreprise, on met en vente les actions, alors qu’elle dégage des bénéfices. C’est une approche purement financière qui ne se préoccupe ni du projet industriel, ni de l’avenir. »

Mardi 6 mars 2012, une rencontre initiée par Jean-Paul Boré, conseiller régional, a réuni les représentants des salariés du groupe et des élus des communes d’Aigues-Mortes, du Grau-du-Roi, Saint-Laurent d’Aigouze, Vauvert et Aimargues.

Ils ont demandé au Préfet l’organisation d’une nouvelle table ronde, et exigé la présence des dirigeants.

« Le climat n’est pas bon, poursuit Robert Crauste. Les salariés sont inquiets, à juste titre. Il faut retrouver des repreneurs sérieux, peut être inciter la Caisse des dépôts et des consignations à venir autour de la table ! Les syndicats sont prêts à chercher de nouvelles pistes, pourquoi pas la création d’une coopérative… »

Construire un projet industriel d’avenir : le défi n’est d’ailleurs pas incompatible avec un développement touristique, après l’annonce, plusieurs fois retardée, d’un projet de musée et de centre de thalassothérapie.

Même si, selon Didier Caire, élu Europe Ecologie-Les Verts,

« le Musée est un écran de fumée. Les Salins ne sont plus maîtres de leur destin depuis qu’ils ont cédé aux intérêts financiers, aux marges de bénéfices extravagantes et aux enjeux de rentabilité immédiate. On est dans une logique de décélération. La question est : quel avenir pour le site et son territoire qui a une valeur écologique essentielle ? On peut imaginer des solutions alternatives de développement possible sur ces espaces, telles que la culture d’algues, à travers une vision à moyen long terme. »

Lors de la présentation du projet de musée en février 2012 (25 emplois, coût estimé : 5 M€), Pierre Levy confiait :

« Ils est impensable qu’une entreprise comme la nôtre (340 000 tonnes de sel par an) disparaisse en une nuit. Un Muséum sans usine n’aurait pas de sens, mais je ne peux pas donner de garanties. C’est pour cela qu’il faut investir et se battre ».

La société emploie 200 personnes à Aigues-Mortes, et 60 à Salins-de-Giraud.

Le site des Salins du Midi a reçu 88 000 visiteurs en 2011.

Valentine Ducrot

À lire également :
Les Salins du Midi en difficulté

Légende photo : Les Salins du Midi produisent 340 000 tonnes de sel par an.
Crédit : Salins du Midi

Commentaires

De : Seb

Il s'agit d'un site exceptionnel et de décennies de traditions qui recèlent des potentiels de reconversion très importants.

Encore faut-il que la Région se mobilise et que l'on crée une mobilisation d'intérêt général au travers de concours d'idées par exemple.

On le fait sur le Grand Paris en mobilisant plein de gens, d'autres grandes agglos font ca pour imaginer l'avenir de leur territoire.
Ici, le territoire a besoin d'une telle mobilisation à tous les échelons dont national et régional.

Mais qui s'intéresse encore à notre Région ? qui s'intéresse à ces zones dès lors qu'on sort des projets des grandes agglos régionales, du projet de l'A9, des projets de ZAC logistique qui fleurissent de partout, des immeubles tertiaires de MTP qui apportent de la matière grise mais pas de projets industriels / territoriaux intensifs en main d'œuvre ?

Quand est-ce que le territoire Vidourle-Camargue va enfin susciter de l'intérêt chez nos élus locaux ? sommes nous condamner à nous laisser envahir par les lotissements, les transporteurs, les campings géants ?

MIDI LIBRE Gard Vente des Salins du Midi : pour le patron "Ce type de cession est logique"

Recueilli par PIERRE BRUYNOOGHE

12/03/2012, 14 h 26 | Mis à jour le 12/03/2012, 14 h 41

7 réactions

Le patron de la Compagnie des Salins du Midi à Aigues-Mortes.

Le patron de la Compagnie des Salins du Midi à Aigues-Mortes. (SYLVIE CAMBON)

Suite à l'annonce fin février, de la mise en vente des Salins du Midi, le patron de la Compagnie, Pierre Lévi apporte son point de vue.

Deux des trois actionnaires, les fonds d'investissement Abénex et Chequers, veulent céder leurs parts. Cela peut-il constituer une menace pour la pérennité et la stratégie de l'entreprise ?

Evidemment non ! La stratégie de l'entreprise est faite par l'entreprise elle-même et ceux qui la dirigent. Je rappelle, en outre, que ce type de cession est logique. Un fonds d'investissement a pour but, dans le cadre d'un LBO (de l'anglais "Leverage Buy-Out") d'acheter un actif et de le revendre. Nous avons trois actionnaires principaux, s'ils sortent, ils sortent tous ensemble. Mais, je le répète, il n'y a pas de relation entre l'actionnariat et la stratégie de l'entreprise.

Des candidats au rachat se sont-ils déjà manifestés ?

Aujourd'hui, nous n'en sommes pas encore là. Il n'y a pas d'opération en cours : les actionnaires réfléchissent à l'évolution de leur participation. La même information était sortie en octobre dernier, sans que personne, à ce moment-là, ne s'en émeuve.

Un nouvel LBO est-il envisageable ?

Oui, rien n'est exclu.

D'autres fonds d'investissement pourraient donc remplacer les actuels ?

Oui.

Les représentants des salariés du site d'Aigues-Mortes sont inquiets. Mardi, des élus locaux ont eux aussi fait part de leurs craintes. Ont-ils raison ?

L'inquiétude ? De quelle inquiétude parle-t-on? Ce qui est frappant dans les discours de ce mardi, c'est que les mots compétitivité, croissance et effort n'ont jamais été prononcés.

Je préfère poser la question : la compétitivité du site d'Aigues-Mortes peut-elle être améliorée ? Alors, la réponse est "oui". Et pourtant, depuis plus de trois ans, nous n'arrivons pas à faire évoluer le dialogue social pour se mettre d'accord sur une façon de mieux s'organiser, afin d'améliorer la productivité du site. Quand un site est compétitif, il gagne des marchés, quand il ne l’est pas, il en perd.

Je relève également que le Languedoc-Roussillon est champion de France du chômage. Comment fait-on ? D'un côté, nous avons les discours refusant les LBO, l'acquisition par un concurrent, etc. De l'autre, on refuse l'évolution pour éviter de regarder la réalité en face : l'avenir du site d'Aigues-Mortes n'est pas fait par l'actionnariat, mais par le site lui-même, ses marchés, ses clients.

Enfin, dans un même contexte de chômage, que des hommes politiques s'élèvent contre l'entreprise pour bloquer des initiatives comme le musée que nous souhaitons créer... j'ai l'impression qu'on marche sur la tête.

Car ce musée pourrait faire venir plus de 200 000 visiteurs par an et générer 25 emplois directs. Cela conforterait une image de développement et de qualité, et créerait de la notoriété pour Aigues-Mortes et pour le sel de Camargue qui en a besoin. Mais, on ne retrouve pas encore dans le sud le même attachement que celui des Bretons pour le sel de Guérande.

La viabilité de la compagnie, vous la voyez comment ?

La compagnie, c'est un groupe, avec, entre autres, une activité française sur différents sites, dont le site d'Aigues-Mortes. Et sur le site d'Aigues-Mortes, nous avons deux activités : la production de sel qui emploie une trentaine de personnes et qui produit en moyenne 300 000 tonnes par an.

Précision : l'an dernier, nous avons d'ailleurs battu notre record de production sur le littoral méditerranéen, avec 800 000 tonnes, ce qui prouve que notre production n'est pas en baisse, comme certains le disent. L'autre activité du site d'Aigues-Mortes, c'est le conditionnement.

Elle emploie 80 personnes et c'est elle qui manque de compétitivité. Alors, depuis des années, le site s'étiole, en raison d'un dialogue de sourds. Si on ne trouve pas de solution, il continuera à s'étioler. A part le site d'Aigues-Mortes, tous les autres sites du groupe sont en progrès, portant ainsi le groupe. Heureusement.

Peut-on imaginer la compagnie sans son site historique d'Aigues-Mortes ?

Non, car nous avons besoin de la production de sel. Mais, dans la durée, si les activités de transformation – le conditionnement - continuent de baisser, le site continuera de s'étioler. Reste que le sel n'est pas un produit délocalisable. Il a, au contraire, vocation à monter en gamme. C'est le marché qui le veut avec qualité, flexibilité et nouveaux produits.

Peut-on imaginer une délocalisation de l'activité de conditionnement vers un autre site du groupe ?

D'un point de vue purement théorique, oui. Mais ce n'est pas notre intérêt.

 

7 réactions

Charly1 le 14/03/2012, 11h31

C'est la loi du PRIVE.....si le rapport n'est pas suffisant ....on se sauve...malheur à ceux qui restent.....il y a quelques années la majorité des gens était pour le privé .....on voit....!

alinamour le 13/03/2012, 05h01

toujours le fric le fric!!!!!!!!!!!!!!!!!

Rastacoire le 12/03/2012, 20h14

A force de changer de propriétaire, ils vont finir par nous la saborder cette entreprise.

JMC le 13/03/2012, 11h35

Je suis bien d'accord avec Vous. Ce qui est révoltant c'est cette "spéculation apatride" qui méprise les productions locales (ici, le sel) et les hommes qui les valorisent (les ouvriers d'Aigues Mortes). Il y a bien longtemps que la "lutte des classes" est finie. Aujourd'hui, nous nous trouvons confrontés à une problématique de "survie nationale". En ce sens, il est un devoir de solidarité de se porter aux côtés des "nationaux" qui souffrent dans leurs entreprises (membres de la CGT compris).

JMC le 12/03/2012, 16h15

Le discours de Monsieur LEVI est inquiétant. Si l'on en croit le reportage les fonds de pension jouent avec l'entreprise comme d'autres jouent au Monopoly (LBO).Ce n'est pas acceptable. Une nouvelle fois l'entreprise est sacrifiée au mondialisme le plus spéculatif. Encore, une fois le production de sel est une activité stratégique au même titre que l'agriculture, la production d'acier et de charbon, la construction automobile, etc... La seule alternative que semble proposer Monsieur LEVI est l'ouverture d'un musée du "sel de camargue". L'imagination de ce Monsieur est sans doute inversement proportionnelle à celle de ses émoluments. Monsieur LEVI a-t-il entendu parler du Musée de la Source Perrier dont l'activité est très marginale par rapport aux résultats de l'entreprise. Quant à sa critique de l'activité en Languedoc Roussillon sait-il que la tendance lourde est renversée depuis cinq ans? Qu'est devenu par ailleurs le projet de G. FRECHE de création d'un centre spécialisé dans le traitement (confort) du 3eme, voire du 4eme âge?

PATATERO le 12/03/2012, 21h07

si G FRECHE été de ce monde il essayerait de récupérer les salins comme il avait récupérer a l époque la compagnie du bas rhone dit BRL

bonjour le 12/03/2012, 19h27

C'est le discours de la CGT qui est inquiétant... Ce syndicat ne fait que meugler sans dialoguer et ce sont les salariés qui trinqueront... Comme à Seafrance !