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24/06/2010

Bassin de THAU – Aides à la Conchyliculture

Midi Libre Édition du jeudi 24 juin 2010

« Ils ne veulent pas vivre de subventions à vie »

C. F.

Étang« Ils ne veulent pas vivre de subventions à vie »

Le député G. D'Ettore participait mardi à Paris aux Assises nationales de la conchyliculture au côté des membres de la Section régionale

Quel était l'objectif de ces assises parisiennes ?

Il s'agissait pour le ministre Bruno Le Maire de formuler des solutions à plus ou moins long terme à la crise grave que traverse la conchyliculture. Elles seront ensuite déclinées lors d'assises régionales qui auront lieu sur la manche, l'Atlantique et la Méditerranée, probablement en septembre. J'ai demandé à ce que les assises méditerranéennes aient lieu à Sète. Je ferai ensuite le point avec Bruno Le Maire le 11 octobre.

On sait que l'herpès virus continue à tuer les huîtres. A-t-il été question, mardi, d'huîtres qui lui résisteraient ?

Nous sommes allés au-delà. Alors que le secteur est en crise dans le monde entier, des Etats Unis au Maroc, le ministre a parlé d'une mobilisation générale, rappelant que la conchyliculture, ce sont 20 000 emplois directs et qu'il y a, derrière l'aspect économique, une dimension écologique : les conchyliculteurs sont, partout, des sentinelles de l'environnement.

Dans l'immédiat, que compte faire le gouvernement ?

Déjà relancer le plan de calamité agricole. En 2008, les conchyliculteurs avaient été indemnisés à hauteur de 40 M€, idem en 2009. En 2010, ils pourront compter sur le même déblocage une fois que les préfets auront fait le constat des mortalités, après un point sur la situation avec la Section régionale conchylicole et les Affaires maritimes.
D'ores et déjà, le ministre de l'Agriculture a demandé à celui du Budget, François Baroin, de suspendre les redevances domaniales payées par les conchyliculteurs. A moyen terme, nous tenterons également de faire bénéficier nos conchyliculteurs des Fonds européens pour la pêche.

Et d'un point vue scientifique, a-t-on avancé ?

Il a été demandé à Ifremer d'aller un peu plus vite et de mettre en place les expérimentations avec des souches importées du Japon. Or, avant d'importer, il faut du temps car des analyses et des autorisations sont nécessaires. Le ministre a insisté pour une expérience souchaire dès l'automne.

A terme, peut-on croire en la pérennité de la conchyliculture ?

Bien sûr. Mais il faudra peut-être penser aussi à diversifier l'activité. Sur Thau, on souffre plus qu'ailleurs car on produit essentiellement des huîtres, et un peu de moules. Pourquoi ne pas associer d'autres cultures marines ? Même si bien sûr, il ne faudra pas introduire n'importe quoi dans le milieu. Avant de diversifier, il faudra sécuriser la filière. En ce sens, et c'est directement lié à la survivance du métier, j'ai demandé au ministre la mise en place d'une traçabilité qui permette au consommateur de savoir s'il mange du coquillage de Thau ou des produits importés.

Et l'opportunité de créer, localement, une écloserie ?

Nous en débattrons lors des assises régionales.

Personne ne doit donc craindre de voir à l'avenir un étang de Thau couvert de marinas et abandonné au seul tourisme...

Non, l'étang de Thau ne sera pas un étang de Berre. Les efforts opérés ici pour la qualité du milieu, en terme d'amélioration de l'assainissement par exemple, nous placent parmi les meilleurs élèves quant à la qualité de l'eau.

Quant à l'option de laisser tomber la conchyliculture, c'est impensable : le ministre l'a dit, c'est un patrimoine national, si nous perdions nos conchyliculteurs, les répercutions seraient terribles. Il faut donc répondre à leur désespoir, réel. Ça fait 3 ans que le virus est là et qu'ils n'en voient pas le bout, ce qui génère un légitime énervement.
Ces gens-là ne veulent pas vivre de subventions à vie.

Recueilli par Patrice CASTAN

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