Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/12/2012

Future Sciences Gaz de schiste, fracturation hydraulique : pourquoi tant de craintes ?

Par Quentin Mauguit, Futura-Sciences http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-du...

Voir aussi http://www.webtv.univ-montp2.fr/6209/gaz-de-schiste-dans-...

Le rapport d'AEA à la Commission Européenne  http://ec.europa.eu/environment/integration/energy/pdf/fr...

L’exploration et l’exploitation éventuelle des gaz de schiste en France grâce à la fracturation hydraulique, actuellement interdites dans le pays, suscitent des interrogations. Des problèmes environnementaux, climatiques et territoriaux sont apparus aux États-Unis. Futura-Sciences a interrogé Marine Jobert, qui a coécrit un livre très critique.

À l’heure où la France aborde la délicate question de la transition énergétique, un sujet polémique revient de plus en plus sur le devant de la scène : l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste. Certains y voient une solution miracle. L’exemple de la croissance économique américaine est alors évoqué avec envie. Près de 600.000 emplois liés pourraient en effet voir le jour dans ce pays d’ici 2020, tandis que le prix du gaz ne cesse de diminuer (il est environ 4 fois moins cher qu’en Europe). Or, la France dispose d’importantes réserves, à peu près 5.000 milliards de m3 selon l’USEnergy Information Administration (EIA). Leur exploitation permettrait, toujours selon des estimations, de créer environ 62.000 emplois supplémentaires.

Cependant, de nombreux mouvements citoyens se sont élevés dans notre pays pour décrier cette filière énergétique. Une seule et même raison est invoquée : ses impacts climatiques, territoriaux et environnementaux sont trop importants. Une fois encore, les États-Unis, qui exploitent ces hydrocarbures non-conventionnels depuis une quinzaine d’années, sont cités en exemple.

Pour ce premier article sur la question, Futura-Sciences a interrogé Marine Jobert, coauteur du livre intitulé Le vrai scandale des gaz de schiste(éditions Les Liens qui Libèrent). Selon elle, « les partisans du gaz de schiste ne privilégient que l’effet positif sur la croissance économique et rejettent le reste de l’expérience américaine ». En se basant sur ses explications, mais aussi sur la publication en septembre dernier d’un rapport commandé par la Commission européenne à l’organisme britannique AEA, nous présentons ici certaines problématiques validées par des observations scientifiques et qui justifient les nombreuses craintes.

Répartition mondiale des grands bassins de gaz de schiste. La France disposerait de 5.000 milliards de m3 de réserves.
Répartition mondiale des grands bassins de gaz de schiste.
La France disposerait de
5.000 milliards de m3 de réserves. © Idé

Des sources d’eau potable contaminées par le gaz de schiste

Le gaz de schiste est emprisonné au sein de roches sédimentaires d’origine argileuse situées à de grandes profondeurs, généralement entre 2.000 et 3.000 m. Son extraction requiert à ce jour la réalisation d’un forage vertical puis horizontal. Un liquide composé d’eau, de sable et d’additifs est ensuite injecté sous pression (jusqu’à 600 bars) afin de fracturer la roche pour en libérer le gaz naturel. Celui-ci peut ensuite se faufiler au travers des microfissures, puis dans le tubage en béton pour remonter jusqu’à la surface.

Des puits passent régulièrement au travers de nappes phréatiques situées à moins de 1.000 m de profondeur qui alimentent des réseaux d’eau potable. Or, le fait est maintenant avéré par l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), plusieurs de ces réserves ont été polluées. Cet organisme a notamment analysé de l’eau potable recueillie dans 28 puits du Wyoming. Les résultats posent de réelles questions sanitaires. En effet, 9 sites contenaient du phosphate de tributoxyéthyle, un additif neurotoxique entrant dans la composition du fluide de fracturation, en plus d’autres substances cancérigènes ou de perturbateurs endocriniens(jusqu’à 33 % des composés).

Dix autres puits contenaient quant à eux un mélange de gaz (dont le méthane) dont la signature chimique était similaire à celle du gaz produit dans les environs. Certaines pollutions ont directement été causées par la fracturation hydraulique, mais elles ne seraient cependant pas majoritaires.« Des défectuosités dans les tubages peuvent exister dans certaines parties d’un forage. Il peut donc y avoir des fuites, notamment à la hauteur des nappes phréatiques », précise Marine Jobert. Selon une étude parue en 2011 dans la revue Pnas, des fuites de ce genre auraient engendré des excès de méthane dans des nappes phréatiques des États de New York et de Pennsylvanie.

15:49 Publié dans Gaz de schistes, Région, Risques | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les commentaires sont fermés.